Mines de Rammelsberg, ville historique de Goslar et système de gestion hydraulique du Haut-Harz

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Le système de gestion hydraulique minier du Haut-Harz, au sud des mines de Rammelsberg et de la ville de Golsar, accompagne l’exploitation de minerais pour la production de métaux non ferreux, depuis près de 800 ans. Il a été entrepris au Moyen Âge par les moines cisterciens et fut ensuite développé à grande échelle de la fin du 16e au 19e siècle. Il est constitué d’un système très complexe mais parfaitement cohérent d’étangs artificiels, de petits canaux, de tunnels et de drains souterrains. Il a permis le développement de l’énergie hydraulique au profit de la mine et des procédés métallurgiques. C’est un lieu majeur de l’innovation minière dans le monde occidental.

Valeur universelle exceptionnelle des mines de Rammelsberg

Brève synthèse

Les mines de cuivre, de plomb et d’étain de la montagne du Rammelsberg, dans le massif du Harz, ont été en exploitation continue depuis le XIe siècle jusque dans les années 1980. Elles offrent un témoignage exceptionnel des installations et des pratiques minières en Europe, tant en vestiges de surface que souterrains, notamment durant le Moyen Âge et la Renaissance.

Les vestiges du monastère cistercien de Walkenried et des mines du Haut-Harz témoignent des premiers efforts systématiques de l’exploitation minière des métaux non ferreux (argent, plomb, étain, cuivre, etc.) en Europe et de la maitrise de l’hydraulique à son service. Située près des mines de Rammelsberg, la ville de Goslar a tenu une place importante dans la Ligue hanséatique en raison de la richesse des gisements de métaux de Rammelsberg. Du Xe au XIIe siècle, elle est devenue l’un des sièges du Saint Empire romain germanique. Son centre historique, datant du Moyen Âge, est parfaitement préservé et comprend environ 1 500 maisons à colombage datant du XVe au XIXe siècle. L’ensemble hydraulique du Haut Harz, tant par son étendue de surface comprenant un grand nombre de retenues d’eau artificielles et de fossés que de drains et de puits souterrains, témoigne de l’importance de la gestion et de l’utilisation de l’eau au profit de l’exploitation minière, depuis le Moyen-âge à la fin du XXe siècle.

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Critère (i) : Les Mines de Rammelsberg, ville historique de Goslar et système de gestion hydraulique du Haut-Harz constituent l’un des plus grands complexes miniers et métallurgiques pour les métaux non-ferreux en Europe. Connu depuis l’Antiquité il a été en exploitation continue depuis le Moyen-âge, d’abord sous l’impulsion des moines cisterciens, puis par les princes régionaux et le pouvoir impérial romain-germanique, dont Goslar fut l’une des capitales. L’ensemble illustre de manière exceptionnelle le génie créateur humain dans le domaine des techniques minières et de l’hydraulique industrielle.

Critère (ii) : Les Mines de Rammelsberg, ville historique de Goslar et système de gestion hydraulique du Haut-Harz témoignent d’échanges d’influences considérables dans le domaine des techniques minières et hydrauliques, du Moyen Âge aux époques moderne et contemporaine en Europe. Agricola s’en inspira tout particulièrement dans sa somme des techniques minières et métallurgiques De re metallica au moment de la Renaissance.

Critère (iv) : Les Mines de Rammelsberg, ville historique de Goslar et système de gestion hydraulique du Haut-Harz forment un ensemble technologique éminent et très complet dans le domaine des techniques minières, de la métallurgie des non-ferreux et de la maîtrise hydraulique pour le drainage et l’énergie. Son étendue comme la permanence de son exploitation sont exceptionnelles. C’est également un exemple caractéristique des formes d’organisation administrative et commerciale au Moyen-âge et à la Renaissance, en Europe, par les vestiges du monastère de Walkenried et l’urbanisme de la ville de Goslar.

Intégrité et authenticité

L’intégrité du système hydraulique est excellente par sa définition très complète au sein du bien, sa dimension fonctionnelle toujours en activité et la qualité des paysages associés dans le massif du Haut-Harz. Il témoigne toutefois et principalement d’aménagements allant de la Renaissance à l’époque contemporaine. Ponctuellement, des éléments anciens et traditionnels de la gestion de l’eau doivent impérativement être sauvegardés.

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En ce qui concerne les éléments industriels et technique de la mine de Rammelsberg, l’authenticité de ce qui a survécu est au-dessus de tout soupçon. Il y a inévitablement eu des altérations et des travaux de reconstruction à Goslar pendant près de dix siècles, toutefois la majeure partie du centre historique actuel est complètement authentique. Le monastère de Walkenried associe des éléments bien conservés et des ruines. Son authenticité ne fait pas de doute.

Eléments requis en matière de protection et de gestion

En 1977, le système de gestion hydraulique du Haut-Harz a été classé comme monument technique par l’Etat-région de Basse-Saxe. La loi de protection des monuments culturels (Niedersächsischen Denkmalschutzgesetz) de 1978 protège tous les éléments architecturaux et les constructions industrielles du bien proposé pour extension.

Individuellement, chacun des éléments constitutifs du bien est convenablement géré, bénéficiant de structures adéquates et de personnels compétents. Un programme de restauration et de conservation architectural a pu ainsi être mené à bien dans le centre historique de Goslar, le développement d’un centre d’interprétation entrepris à Rammelsberg. Il en va de même pour l’extension du bien au Haut-Harz où chaque partie du bien bénéficie de structures individuelles de gestion généralement efficaces : système hydraulique par la société technique Harzwasserwerke, monastère par une fondation, les différents sites miniers, muséographiques et touristique par des fondations, des associations ou des émanations des municipalités. Il n’y a toutefois aucun système global de gestion du bien en série, ni aucun comité scientifique commun à l’ensemble, ni aucune autorité transversale réunissant tous les partenaires impliqués dans la conservation et la gestion du bien en série. Ces lacunes doivent impérativement et rapidement être comblées et un plan de gestion général établi, avec une vision organisée de la conservation de la valeur universelle exceptionnelle du bien et de ses perspectives d’avenir, notamment touristiques.

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© UNESCO https://whc.unesco.org/fr/list/623 le Centre du Patrimoine mondial. Tous droits réservés.

Les mines de Rammelsberg sont d’anciennes mines reconverties en musée et situées près de Goslar, en Basse-Saxe (Allemagne). Elles sont inscrites depuis 1992 conjointement avec la ville historique de Goslar sur la liste du patrimoine mondial.
Les minerais les plus fréquemment rencontrés dans les veines du Rammelsberg sont les silicates de plomb–zinc, le cuivre natif et le soufre. Les roches brunes grisâtres recèlent en abondance des cristaux de galène, de chalcopyrite, de sphalérite, de baryte, de sulfate de zinc et de chalcantite. Par élaboration chimique, on a su dès le Moyen Âge tirer de ces roches de l’argent, du plomb, du cuivre et du zinc, ce qui a fait la richesse de la ville voisine de Goslar. Au XVIIIe siècle on parvint même à en tirer de l’or.

Les mines du Rammelsberg sont évoquées pour la première fois sous la plume de Widukind de Corvey dans son Histoire des Saxons en 968.

D’abord possession impériale (ce qui explique le transfert du palais impérial de Werla à Goslar), la ville passa entre 1360 et 1460 au pouvoir des mineurs. Au XVIe siècle les ducs de Brunswick parvinrent, au prix de multiples combats (traité de Riechenberg), à s’assurer la possession des mines.

Les nazis, voyant dans les mines métallifères du Rammelsberg un approvisionnement stratégique (le traitement des résidus étant techniquement résolu grâce au procédé de flottation), firent agrandir l’exploitation à grands frais dans le cadre de leur « Programme quadriennal. » C’est dans le cadre de ce projet du Rammelsberg qu’en 1936-1937 les installations actuelles, colonne d’élaboration et puits d’accès, ont été construites.