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Sites miniers majeurs de Wallonie

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Découvrir les sites miniers majeurs de Wallonie

Les quatre sites de ce bien s’étendent sur une bande de 170 km de long et de 3 à 15 km de large, qui traverse la Belgique d’ouest en est. Il s’agit des sites les mieux conservés de l’exploitation charbonnière qui s’est étalée du début du XIXe siècle à la seconde moitié du XXe siècle. Le bien fournit des exemples de l’architecture utopique des débuts de l’ère industrielle européenne, dans le cadre d’un ensemble industriel et urbain architectural hautement intégré, notamment le charbonnage et la cité ouvrière du Grand-Hornu, dessinée par l’architecte Bruno Renard dans la première moitié du XIXe siècle. Bois-du-Luc comporte de nombreux bâtiments érigés de 1838 à 1909 et un charbonnage qui est l’un des plus anciens d’Europe car il remonte à la fin du XVIIe siècle. Bien que la Wallonie compte des centaines de charbonnages, la plupart ont perdu leurs infrastructures alors que l’intégrité des quatre composantes de ce site est restée élevée.

Valeur universelle exceptionnelle

Brève synthèse

Les sites du Grand-Hornu, de Bois-du-Luc, de Bois du Cazier et de Blegny-Mine représentent les lieux les mieux conservés de l’exploitation charbonnière en Belgique, du début du XIXe siècle à la seconde moitié du XXe siècle. Le bassin houiller wallon est l’un des plus anciens et les plus emblématiques de la révolution industrielle sur le continent européen. Les quatre biens comprennent de nombreux vestiges techniques et industriels, tant de l’exploitation charbonnière en surface que dans le sous-sol, de l’architecture industrielle associée aux mines, de l’habitat ouvrier, de l’urbanisme des villes minières et des valeurs sociales et humaines de leur histoire, en particulier le souvenir de la catastrophe de Bois du Cazier (1956).

Critère (ii) : Parmi les plus anciennes et les plus importantes d’Europe, les quatre mines de charbon de Wallonie témoignent d’un lieu précoce de diffusion des innovations techniques, sociales et urbaines de la révolution industrielle. Elles ont ensuite joué un rôle d’exemple technique et social majeur, jusqu’à une période récente. Elles sont enfin l’un des lieux les plus importants de l’inter-culturalité née de l’industrie de masse, par la participation d’ouvriers venant d’autres régions de Belgique, d’Europe puis d’Afrique.

Critère (iv) : L’ensemble des quatre sites miniers de Wallonie offre un exemple éminent et complet du monde industriel minier en Europe continentale, aux différentes étapes de la révolution industrielle. Il témoigne de manière significative de ses composantes industrielles et technologiques, de ses choix urbains et architecturaux, de ses valeurs sociales, notamment suite à l’accident de Bois-du-Cazier (1956).

Intégrité

Les éléments de la série ont été choisis pour la qualité, la diversité et la richesse des témoignages qu’ils apportent. Chacun d’eux exprime une dimension originale et complémentaire de la valeur de l’ensemble du bien en série, et chacun possède les composantes nécessaires et suffisamment intègres pour une expression intelligible de cette valeur d’ensemble.

Authenticité

L’authenticité des composantes individuelles du bien en série est un peu inégale, suivant les éléments considérés et suivant les différents sites du bien, mais elle atteint un niveau globalement satisfaisant. Les programmes annoncés pour la rénovation de certains éléments, comme la cité ouvrière du Grand-Hornu, devraient restaurer favorablement les conditions d’authenticité de ce bien. Toutefois, un programme d’ensemble de la conservation serait bienvenu pour assurer durablement le maintien de l’authenticité du bien en série.

Éléments requis en matière de protection et de gestion

L’ensemble des mesures de protection des sites est satisfaisant. Des garanties ont été apportées pour une bonne gestion des zones tampons urbaines et rurales via les plans locaux d’urbanisme, ou plans de secteur, mettant en œuvre les dispositions générales du Code de l’aménagement prévues pour l’environnement des monuments et sites classés.

Parti d’une addition de sites aux systèmes de gestion et de conservation indépendants, le bien en série vient de se doter récemment d’une instance transversale pérenne au fonctionnement effectif, le Groupe de coordination transversal. Les capacités scientifiques de ce groupe doivent être renforcées et les programmes et actions coordonnées afin d’atteindre un niveau de gestion et de conservation conforme à celui d’un bien de valeur universelle et exceptionnelle reconnue.

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