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La Wartburg

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La Wartburg

La forteresse de Wartburg, superbement intégrée dans un paysage de forêt, est en quelque sorte le « château idéal ». Tout en comportant des parties d’origine, datant de la période féodale, sa silhouette établie lors des reconstitutions du XIXe siècle est une très bonne évocation de ce que pouvait être cette forteresse à l’époque de sa puissance militaire et seigneuriale. C’est pendant son séjour clandestin à la Wartburg que Martin Luther traduisit en allemand le Nouveau Testament.

Valeur universelle exceptionnelle de la  forteresse de Wartburg

Brève synthèse

La forteresse de Wartburg, superbement intégrée dans un paysage de forêt, est en quelque sorte le « château idéal ». Tout en comportant des parties d’origine, elle a acquis sa silhouette actuelle au fil des reconstructions du XIXe siècle, qui vit un regain d’intérêt justifié par sa nature symbolique pour le peuple allemand. Aujourd’hui, la forteresse continue d’être un symbole du passé et du présent de la nation. Son état actuel est un splendide exemple de ce que cette forteresse a pu être à l’apogée de sa puissance militaire et seigneuriale.

La Wartburg est perchée sur un éperon rocheux, à quelque 400 m au-dessus d’une délicieuse campagne, au sud de la ville d’Eisenach, dans l’état de Thuringe, dans le centre de l’Allemagne. Sa diversité d’aspect et l’harmonie qui s’en dégage ne sont que deux des raisons qui attirent les visiteurs. Ce qui fait de la Wartburg un pôle d’attraction pour la mémoire, la tradition et le pèlerinage est qu’elle est un monument à l’histoire culturelle de l’Allemagne, de l’Europe et au-delà.

Les Luthériens du monde entier connaissent la forteresse comme le lieu même où Martin Luther a traduit la Bible. La vénération de Sainte Élisabeth, qui s’étend bien au-delà des frontières de l’Allemagne, inclut la forteresse de Wartburg, où elle a vécu et travaillé. Le mécénat d’Hermann I, landgrave de Thuringe, occupe une place extraordinaire dans la création d’une tradition littéraire nationale. Dans la poésie et dans les légendes, la forteresse de Wartburg, la cour médiévale des Muses, jouit d’une réputation éternelle à travers les noms de Walther von der Vogelweide et Wolfram von Eschenbach. Tandis que ces auteurs ont posé les premiers jalons de la littérature allemande, et que la traduction du Nouveau Testament de Martin Luther a marqué la création d’une langue allemande écrite unifiée et accessible, la Wartburg est également associée aux débuts d’une nation bourgeoise et démocratique, à travers le contenu et les retombées du festival de Wartburg des associations étudiantes allemandes. Dès les premières heures de son existence, cette forteresse des landgraves de Thuringe n’a cessé d’être le cadre et le témoin d’événements historiques et d’activités dignes de renom en tant que monument à l’histoire nationale et mondiale.

L’importance artistique et architecturale du palais, construit lors de la seconde moitié du XIIe siècle, n’en est pas moins importante. Dans son exécution et ornementation, elle défie toute concurrence et représente une des constructions séculaires les mieux préservées de la fin de la période romane que l’on rencontre sur le sol allemand. Grâce à ce large éventail de contenu religieux et données historiques, et pour son importance dans l’histoire des arts, la forteresse de Wartburg attire près d’un demi-million de visiteurs chaque année, venus du monde entier.

Critère (iii) : La Wartburg est un exemple exceptionnel de monument de la période féodale en Europe centrale.

Critère (vi) : La Wartburg est riche en associations culturelles, notamment par son rôle de retraite de Martin Luther en exil, qui y composa sa traduction allemande du Nouveau Testament. C’est en outre un puissant symbole de l’intégration et de l’unité allemande.

Intégrité

La Wartburg contient tous les éléments nécessaires pour exprimer la valeur universelle extraordinaire d’un lieu et témoin d’événements historiques. Le bien est de taille appropriée pour garantir la représentation des caractéristiques et processus qui véhiculent son importance.

Authenticité

Dans sa partie inférieure, le château en pierre est un important exemple d’architecture civile de la période romane. Il en est de même pour les sections des remparts en maçonnerie et la tour Sud. Le reste du bien est une reconstruction réalisée sous l’influence des idées romantiques avec, dans ce cas particulier, la volonté de ressusciter des formes témoignant de la présence de grands personnages historiques ayant jadis vécu dans la forteresse (Sainte Elisabeth, Luther, etc.) et offre une illustration d’un idéal politique en quête d’unité nationale. Les conditions d’authenticité peuvent être définies ici à la lumière de deux principes : l’authenticité archéologique essentiellement trouvée dans le palais et les fortifications ; et l’authenticité symbolique, où la forme importe moins que l’idée qu’elle représente. Il ne s’agit pas simplement d’un édifice mais d’une œuvre d’art architecturale de grande qualité, expression d’une idée authentique.

Eléments requis en matière de protection et de gestion

La Wartburg est couverte par une législation de protection aux niveaux régional (État de Thuringe) et municipal. Le monument inscrit englobe toute la colline sur laquelle est érigée la forteresse. La zone protégée de la Wartburg fait partie de la zone de planification d’Eisenach, qui limite toute forme d’aménagement autour du monument. La majeure partie des coteaux boisés sous la forteresse est désignée comme zone de protection de la nature (ZPN) et remplit la fonction de zone tampon du bien.

Le bien appartient à la fondation Wartburg, Eisenach, créée en 1992. La Fondation est une personne morale de droit civil, dont le siège est situé à Eisenach. L’administration responsable est le Stiftungsrat der Wartburg-Stiftung (Conseil d’administration de la Fondation Wartburg), en collaboration avec le Ministère de Thuringe pour l’Éducation, la Science et la Culture (Service des monuments historiques de l’État de Thuringe).

Le financement proviennent des sources suivantes : Bundesministerium des Inneren (Ministère fédéral de l’Intérieur), Thüringer Ministerium für Bildung, Wissenschaft und Kultur (Ministère de Thuringe pour l’Éducation, la Science et la Culture), Thüringisches Landesamt für Denkmalpflege und Archäologie (Service des monuments historiques et de l’archéologie de l’État de Thuringe), et fonds propres de la Fondation.

Les organismes susmentionnés sont également responsables de l’entretien et de la préservation du bien, conjointement avec l’équipe du Bauhütte der Wartburg. Un plan de gestion décrivant le système de gestion, les exigences de gestion et la gestion des visiteurs a été établi.

© UNESCO https://whc.unesco.org/fr/list/897 Le Centre du Patrimoine mondial. Tous droits réservés.

Le château de la Wartbourg (en allemand : Wartburg) est situé sur une colline au sud-ouest d’Eisenach en Thuringe, d’où il surplombe la ville.

À l’époque, on appelait ce territoire le grand-duché de Saxe-Weimar-Eisenach. Il aurait été fondé en 1067 par le landgrave Louis II « le Sauteur » (Ludwig der Springer), ainsi nommé car on raconte qu’il fut emprisonné dans une tour, dont il s’échappa en sautant du sommet dans les douves.

Le château, perché sur un éperon rocheux, se présente comme un assemblage de constructions de différentes époques.

En 1999, il a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco comme

« monument exceptionnel de la période féodale en Europe centrale […] lié à des valeurs culturelles de signification universelle ».

Le palais roman (le Palas, Landgrafenhaus, ou Grande Salle) est le plus ancien et architecturalement le plus impressionnant des bâtiments. À côté de la chapelle, il contient le Sängersaal (Salle des ménestrels), avec des fresques sur le triomphe de la chrétienté dans le Festsaal. On peut aussi y voir une salle appelée « Elisabeth Kemenate », c.-à-d. les appartements privés de la Princesse Élisabeth de Hongrie, dont les murs sont recouverts de mosaïques représentant le cycle de vie de la princesse depuis sa naissance. Ces mosaïques sont le chef-d’œuvre du mosaïciste allemand, Prof. August Oetken (1868-1951), réalisé en 1905.

La porte derrière le pont-levis est le seul accès au château comme cela l’a toujours été à travers les siècles.

La maison des chevaliers du côté ouest du pont-levis est à moitié charpentée et date du XVe siècle. Elle servait probablement de résidence pour les servants et les gardes.

Il y a deux tours, celle du sud (la seule préservée du château médiéval, ayant été érigée en 1318), qui contient le donjon et la réserve (terminée en 1859, incorporant partiellement les fondations de son prédécesseur médiéval et qui a le repère de la croix latine au sommet ; et le Vogtei (le logis du bailli) dans lequel la pièce de Luther est située et auquel une fenêtre en encorbellement du XVe siècle fut attachée en 1872. Deux coursives couvertes, les passages Élisabeth et Margaret, forment l’anneau de défense du XVe siècle et ses charpentes de protection sont supportées par des balcons en bois. Et finalement la nouvelle chambre des femmes contient la collection.

Mention doit être faite des armureries Rüstkammer qui contenaient environ 800 pièces, depuis la splendide armure du roi Henri II de France, jusqu’aux objets de Frédéric le Sage, du pape Jules II et Bernhard von Weimar. Ils furent tous confisqués par l’armée d’occupation soviétique en 1946 et ont disparu dans l’Union soviétique. Deux casques, deux épées, les armures d’un prince et d’un enfant furent rendus dans les années 1960. Le nouveau gouvernement russe a promis d’aider à les retrouver et de les rendre.

Pendant sa longue existence, le château était et est toujours un lieu de pèlerinage et sa signification dans l’histoire de l’Allemagne est importante