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Site historique de Lyon

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La longue histoire de Lyon, fondée par les Romains en tant que capitale des Trois Gaules au Ier siècle av. J.-C. et qui n’a cessé de jouer un rôle majeur dans le développement politique, culturel et économique de l’Europe depuis cette époque, est illustrée de manière extrêmement vivante par son tissu urbain et par de nombreux bâtiments historiques de toutes les époques.

Valeur universelle exceptionnelle du Site historique de Lyon

Brève synthèse

Située en région Auvergne-Rhône-Alpes, au confluent de la Saône et du Rhône, la ville de Lyon est dominée par deux collines : Fourvière, à l’ouest, la Croix-Rousse, à l’est.

La longue histoire de Lyon, dotée d’une agglomération proto-urbaine dès l’époque celte, avant même qu’y soit fondée par les Romains la capitale des Trois Gaules au Ier siècle av. J.-C., et qui n’a cessé de jouer un rôle majeur dans le développement politique, culturel et économique de l’Europe depuis cette époque, est illustrée de manière extrêmement vivante par son tissu urbain et par de nombreux bâtiments historiques de toutes les époques.

Sur ce site voué à l’urbanisation, les hommes se sont installés depuis plus de deux mille ans et ont bâti une ville dont toutes les étapes de développement sont encore visibles aujourd’hui : des vestiges romains de l’antique Lugdunum aux ruelles médiévales des pentes de Fourvière et aux habitations Renaissance du Vieux-Lyon, de la presqu’île riche de son architecture classique jusqu’aux pentes de la Croix-rousse avec son habitat canut si particulier, témoin d’une page essentielle de l’histoire ouvrière du XIXe siècle.

Parmi les exemples remarquables figurent la maison Thomassin, sur la place du Change (fin du XIIIe siècle, agrandie au XVe siècle), la maison Claude de Bourg (1516), la maison du poète Maurice Scève (1493, étage supplémentaire ajouté au XVIIe), l’hôtel particulier Chamberlain (1495-1516), qui illustre la transition du style gothique à la Renaissance française, la maison maniériste des Lions (1647), le bâtiment classique sur le quai Lassagne (1760), ainsi que l’immeuble aux « 365 fenêtres » et la Cour des Voraces, exemples frappants des logements construits pour les canuts pendant la première moitié du XIXe siècle.

Parmi les édifices publics, il convient de mentionner la Manécanterie (schola cantorum), de la fin du XIe siècle ; l’église abbatiale d’Ainay (1107), de pur style roman ; la cathédrale Saint-Jean-Baptiste (1160-1481), qui conserve un remarquable degré d’homogénéité stylistique, en dépit de la longue période sur laquelle s’étendit sa construction ; l’église Saint-Nizier, commencée au XIVe siècle mais qui ne fut achevée qu’au XIXe siècle, avec sa nef de style gothique flamboyant, sa façade typique de la Renaissance et sa flèche néogothique ; l’imposant Hôtel de Ville (1646-1703) ; l’Hôtel-Dieu, du XVIIe-XVIIIe siècles, construit sur un original médiéval ; la Loge du Change (1745-1780), actuellement devenue un temple protestant ; la Basilique de Fourvière (1872-1896), l’un des traits les plus importants du paysage de la ville ; et l’École de tissage, œuvre de l’architecte moderniste Tony Garnier (1927-1933).

La particularité de Lyon est de s’être étendue progressivement vers l’Est en préservant, à chaque étape de sa croissance, la richesse de l’habitat antérieur. À la différence de beaucoup d’autres villes où le centre a été détruit pour être reconstruit au même endroit avec une architecture nouvelle, le déplacement du centre de gravité de Lyon a permis la sauvegarde de quartiers entiers dont la permanence rend visible, sur les bâtiments eux-mêmes, l’histoire de la ville.

Critère (ii) : Lyon représente un témoignage exceptionnel de la continuité de l’installation urbaine sur plus de deux millénaires, sur un site d’une grande importance stratégique, où des traditions culturelles en provenance de diverses régions de l’Europe ont fusionné pour donner naissance à une communauté homogène et vigoureuse.

Critère (iv) : De par la manière particulière dont elle s’est développée dans l’espace, Lyon illustre de manière exceptionnelle les progrès et l’évolution de la conception architecturale et de l’urbanisme au fil des siècles.

Intégrité

Sur cette trame urbaine exceptionnelle, inscrite dans l’enceinte médiévale qui a perduré jusqu’au début du XIXe siècle, l’essentiel du bâti conservé représente une large période de son développement. Le patrimoine architectural de Lyon est représentatif de toutes les périodes, du Moyen Âge à aujourd’hui, avec des éléments gallo-romains signifiants. Les atteintes à l’intégrité sont dues essentiellement à des percements et réaménagements depuis le XIXe siècle, ainsi qu’à des modifications d’immeubles (rehaussement principalement), dues à l’occupation humaine continue et dynamique de ce centre urbain de première importance.

Authenticité

Le site de Lyon présente une authenticité forte à travers la permanence de trois principaux caractères qui définissent son urbanisme dont le développement est unique : la confluence, la cohérence du modèle urbain et l’urbanité.

À partir d’un site géographique et géomorphologique bien particulier (le confluent d’un fleuve et d’une rivière, et trois collines), la ville s’est imposée au croisement des voies de circulation, véritable carrefour entre les influences du Nord et du Sud de l’Europe.

Par ailleurs, Lyon présente, à travers une construction urbaine de plus de 2000 ans, un développement de son urbanisme unique : au lieu de se reconstruire sur elle-même, la ville s’est déplacée progressivement vers l’Est, conservant ainsi toutes les formes urbaines des différentes époques les unes à côté des autres. De plus, le mode d’urbanisation et les styles architecturaux se sont développés et enrichis au cours des siècles, en évoluant sans rupture.

Avec ce développement urbain hors du commun, la ville a toujours été caractérisée par une forte occupation humaine encore marquée aujourd’hui. La ville est imprégnée typologiquement et architecturalement par ses usages (commerce, artisanat, industrie, enseignement, cultes, …) et l’expression de pouvoirs (civil, religieux, hospitalier, marchand, bourgeois, canut, industriel, …).

Éléments requis en matière de protection et de gestion

Les dispositifs de gestion architecturale et urbaine intègrent les outils réglementaires du code du patrimoine (archéologie préventive, Monuments historiques et leurs abords, sites patrimoniaux remarquables du Vieux Lyon, doté d’un plan de sauvegarde et de mise en valeur, et des Pentes de la Croix-Rousse), du code de l’Environnement (site inscrit), ainsi que le plan local d’urbanisme. S’y ajoutent des outils opérationnels (Conventions patrimoine État-Ville, Charte qualité architecturale et urbaine, Charte ravalement, Plan lumière, Plan restauration des traboules, Charte du domaine public du Vieux-Lyon, …) ou de coordination (Ateliers du patrimoine).

Le plan de gestion fait par ailleurs appel à une multiplicité de normes, d’outils et d’acteurs aux savoir-faire et compétences reconnus. La ville de Lyon coordonne des programmes d’action qui portent sur toute la chaîne du patrimoine, en lien étroit avec les services de la métropole du Grand-Lyon, de la région, et de l’État. Il a pour principal objectif l’intégration de la gestion patrimoniale au projet urbain et la sensibilisation aux valeurs du patrimoine et au projet culturel.

La zone tampon, définie tout autour du périmètre du site historique, invite à considérer une lecture culturelle et patrimoniale du territoire de la ville contemporaine au-delà du site historique.

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