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Parc national de Chiribiquete – « La Maloca du jaguar »

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Chiribiquete National Park – “The Maloca of the Jaguar”

Chiribiquete National Park, the largest protected area in Colombia, is the confluence point of four biogeographical provinces: Orinoquia, Guyana, Amazonia, and North Andes. As such, the National Park guarantees the connectivity and preservation of the biodiversity of these provinces, constituting itself as an interaction scenario in which flora and fauna diversity and endemism have flourished. One of the defining features of Chiribiquete is the presence of tepuis (table-top mountains), sheer-sided sandstone plateaux that outstand in the forest and result in dramatic scenery that is reinforced by its remoteness, inaccessibility and exceptional conservation. Over 75,000 figures have been made by indigenous people on the walls of the 60 rock shelters from 20,000 BCE, and are still made nowadays by the uncontacted peoples protected by the National Park. These paintings depict hunting scenes, battles, dances and ceremonies, as well as fauna and flora species, with a particular the worship of the jaguar, a symbol of power and fertility. The indigenous communities, which are not directly present on the site, consider Chiribiquete as a sacred place that cannot be visited and that should be preserved unaltered.

La description est disponible sous licence CC-BY-SA IGO 3.0

Parc national de Chiribiquete – « La Maloca du jaguar »

Le parc national de Chiribiquete, la plus grande aire protégée de la Colombie, est le point de confluence de quatre provinces biogéographiques : Orénoque, Guyanes, Amazonie et Andes septentrionales. En tant que tel, le parc national garantit la connectivité et la préservation de la biodiversité de ces provinces, en se constituant comme un scénario d’interaction dans lequel la diversité de la flore et de la faune et de l’endémisme ont prospéré. Une des caractéristiques déterminantes de Chiribiquete est la présence de tepuys (montagnes tabulaires), des plateaux de grès aux parois abruptes qui dominent la forêt et offrent un paysage spectaculaire rehaussé par son isolement, son inaccessibilité et sa conservation exceptionnelle. Plus de 75 000 peintures ont été réalisés par les peuples autochtones sur les parois des 60 abris sous roche datant de 20 000 ans avant notre ère, et le sont encore de nos jours par les peuples isolés protégés par le parc national. Ces peintures représentent des scènes de chasse, des batailles, des danses et des cérémonies, ainsi que des espèces de faune et de flore, avec notamment le culte du jaguar, symbole du pouvoir et de la fertilité. Les communautés autochtones, qui ne sont pas directement présentes sur le bien, considèrent Chiribiquete comme un lieu sacré qui ne peut pas être visité et qui devrait être préservé sans modification.

La description est disponible sous licence CC-BY-SA IGO 3.0

حديقة شيريبيكيت الوطنية (لا مالوكا دو كاغوار)

تعدّ حديقة شيريبيكيت الوطنية، الواقعة في الجزء الشمالي الغربي من منطقة الأمازون الكولومبية، أكبر منطقة محمية في البلد. وتتميّز بمجموعة من السمات ومنها مثلاً وجود قمة « تيبوأوس »، وهي كلمة بلغة الأمريكيين الهنود وتعني « جبل »، بالإضافة إلى هضاب الحجار الرملية في المنحدرات المنتشرة في جميع أنحاء الغابة. وهناك أكثر من 75 ألف لوحة تشكلت في الفترة الممتدة منذ 20 ألف عام قبل الميلاد وحتى يومنا هذا، على جدران 60 ملاذاً من الملاذات الصخرية المحيطة بقاع هذه الجبال. وتجسّد هذه الرسومات المرتبطة بإحدى عقائد الكاغوار، والتي ترمز للقوة والخصوبة، مشاهد صيد ومعارك ورقص واحتفالات. وتعتبر هذه المنطقة مقدسة بالنسبة للمجتمعات المحلية غير الممثلة على القائمة تمثيلاً مباشراً. وستستمر أعمال الدورة الثانية والأربعين للجنة التراث العالمي حتى تاريخ 4 تموز/يوليو.

source: UNESCO/ERI
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奇里比克特国家公园,“美洲豹的居所”

奇里科克国家公园是哥伦比亚最大的保护区,位于该国西北部的亚马逊地区。公园的特色之一是俯瞰森林、四周陡峭的砂岩高原tepuis(印第安语,意为桌面山脉)。在Tepuis基座周围的60个岩棚石壁上有超过7.5万幅岩画,时间跨度从2万年前到现在。这些绘画描绘的是狩猎、战斗、舞蹈和仪式场景,相信与美洲豹崇拜有关,美洲豹是力量和生育力的象征。土著人民视这里为圣地,遗产地没有土著社区的直观迹象。

source: UNESCO/ERI
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Национальный парк Чирибикете – «Малока клана Ягуара»

Расположенный в северо-западной части колумбийской Амазонии, Национальный парк Чирибикете является крупнейшим заповедным районом страны. Одной из особенностей этого парка являются тепуи (слово индейского происхождения, означающее «гора») – песчаные плато с крутыми склонами, возвышающиеся над лесом. Более 75 тыс. наскальных рисунков, относящихся к периоду около 20 тыс. летдо нашей эры, вплоть до настоящего времени, покрывают стены 60 скальных пещер, расположенных у подножия тепуй. Связанные с предполагаемым культом ягуара, символом мощи и плодородия, эти рисунки изображают сцены охоты, битв, танцев и церемоний. Коренные общины, не проживающие непосредственно на территории объекта, считают этот регион священным.

source: UNESCO/ERI
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Parque Nacional de Chiribiquete – “La maloca del jaguar”

Situado al noroeste de la Amazonia colombiana, el Parque Nacional de Chiribiquete es el territorio natural protegido más extenso de todo el país. Una característica del sitio es la presencia de   tepuyes, grandes formaciones rocosas elevadas y aisladas, de pendiente vertical y cimas planas, que dominan la jungla. En las paredes de unas 60 grutas situadas al pie de estas elevaciones hay más de 75.000 pinturas cuya ejecución se remonta a unos 20.000 años antes de nuestra era. Presuntamente relacionadas con un culto al jaguar, símbolo de potencia y fertilidad, esas expresiones pictóricas representan escenas cinegéticas, guerreras, danzantes y ceremoniales. Las comunidades indígenas que no se hallan directamente presentes en este sitio lo consideran territorio sagrado.

source: UNESCO/ERI
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Valeur universelle exceptionnelle

Brève synthèse

Le Parc national de Chiribiquete – « La Maloca du jaguar » se trouve dans la forêt pluviale amazonienne, au centre‑sud de la Colombie. Depuis son agrandissement en 2013, c’est le plus grand parc national de Colombie. Il couvre une superficie de 2 782 354 hectares, ce qui est très grand au regard des normes mondiales pour les aires protégées. Situé à l’extrémité occidentale du bouclier guyanais, il contient l’une des trois seules zones relevées du bouclier, portant le nom de plateau de Chiribiquete. Une des caractéristiques fondamentales les plus impressionnantes de Chiribiquete est la présence de nombreux tepuis, des montagnes tabulaires que l’on ne trouve que sur le bouclier guyanais, remarquables pour leur taux d’endémisme élevé. Les tepuis que l’on trouve dans Chiribiquete, même s’ils sont plus petits que les autres tepuis du bouclier guyanais, n’en offrent pas moins un paysage spectaculaire rehaussé par la nature reculée et inaccessible de la région. Le caractère extrêmement sauvage du bien est une de ses valeurs les plus remarquables et en fait l’une des régions de nature vierge les plus importantes du monde.

Près de 75 000 images rupestres ont été inventoriées sur les parois de 60 abris-sous-roche, qui bordent le pied de tepuis. Les scènes représentées sont interprétées comme des chasses, des batailles, des danses et des cérémonies, le tout lié à un supposé culte du jaguar, symbole de pouvoir et de fécondité. De telles pratiques seraient le reflet d’un système cohérent de croyances sacrées et millénaires, organisant et expliquant les relations entre le cosmos, la nature et l’homme. Les sites archéologiques seraient encore aujourd’hui visités par des groupes autochtones non contactés.

Chiribiquete abrite de nombreuses espèces emblématiques, notamment le jaguar, le puma, le tapir du Brésil, la loutre géante, le hurleur roux et le lagotriche commun. Le bien possède un taux d’endémisme élevé et le nombre d’espèces endémiques pourrait fortement augmenter lorsque de nouveaux programmes de recherche auront été lancés.  

L’importance mondiale du bien pour la conservation de la biodiversité est illustrée par le fait qu’il est considéré comme un centre de diversité végétale, une zone importante pour la conservation des oiseaux, une zone d’oiseaux endémiques, une zone clé de la biodiversité et que c’est le seul site qui protège une des écorégions terrestres de forêts inondées portant le nom de « Purus Varze » que le WWF international considère d’importance critique et en danger. Les valeurs de biodiversité du bien sont intimement liées aux valeurs culturelles et archéologiques importantes qui sont étroitement associées aux croyances et aux valeurs spirituelles des peuples autochtones vivant à l’intérieur du bien.

Critère (iii) : Les sites d’art rupestres de Chiribiquete apportent un témoignage exceptionnel par le nombre important d’abris-sous-roche peints bordant le pied de formations rocheuses rares en tepuis, par la diversité des motifs, souvent réalistes, et enfin par la profondeur chronologique et la persistance jusqu’à nos jours de la fréquentation supposée des lieux par des communautés isolées. Les premiers habitants d’Amazonie ont exercé leur art sur les parois rocheuses de Chiribiquete, et ces peintures constituent un témoignage exceptionnel de leur vision du monde. Chiribiquete est aujourd’hui encore considéré comme de nature mythique par plusieurs groupes, et est désigné comme étant la « Grande Maison des Animaux ».

Critère (ix) : Le bien, en raison de son emplacement unique entre deux refuges du Pléistocène (Napo et Imeri) et de sa fonction en tant que corridor entre trois provinces biogéographiques (Orénoque, Guyanes et Amazonie), abrite des espèces uniques présentant des adaptations particulières qui seraient le résultat de l’isolement géographique. Il est situé dans le Centre de diversité végétale de la région Chiribiquete-Araracuara-Cahuinari et a été identifié comme une lacune. Le bien englobe entièrement la Serranía de Chiribiquete, qui est considérée comme l’une des aires protégées les plus irremplaçables du monde pour la conservation des espèces de mammifères, d’oiseaux et d’amphibiens. Le bien se trouve dans un contexte biogéographique unique où les processus d’évolution ont façonné la grande diversité floristique et faunique. Il présente une mosaïque de paysages essentiellement guyanais et amazoniens où l’on trouve une grande diversité d’habitats uniques, d’importance vitale pour la survie des plantes et des animaux caractéristiques du bien.

Critère (x) : Bien qu’il y ait eu peu de travaux de recherche scientifique sur ce bien, les données disponibles montrent que 2939 espèces ont été recensées. On compte notamment 1801 espèces de plantes vasculaires, 82 espèces de mammifères (y compris 58 espèces de chauves-souris et une espèce de chauve‑souris nouvelle pour la science), ainsi qu’un certain nombre d’espèces menacées au plan mondial telles que la loutre géante, le tamanoir, le tapir du Brésil, le lagotriche commun et le jaguar, 60 espèces de reptiles, 57 espèces d’amphibiens, 492 espèces et sous‑espèces d’oiseaux (y compris une nouvelle espèce endémique de colibri, l’émeraude d’Olivares), 238 espèces de poissons et 209 espèces de papillons (y compris, à ce jour, au moins 6 nouvelles espèces éventuelles). Le nombre d’espèces, y compris les espèces endémiques (21 espèces endémiques recensées) augmentera très probablement à l’avenir, à mesure que d’autres expéditions scientifiques seront entreprises.   

Intégrité

Le parc national de Chiribiquete comprend tous les éléments nécessaires à l’expression de sa valeur universelle exceptionnelle et est d’une taille appropriée pour préserver de manière satisfaisante les conditions d’intégrité. L’isolement de ces sites difficiles d’accès et les interdits culturels régissant l’accès et la réalisation des peintures garantissent la représentation complète des caractéristiques et processus qui traduisent l’importance du bien.

Le bien englobe le Parc national naturel de la Serranía de Chiribiquete qui comprend 13 types géomorphologiquement distincts de tepuis ainsi que des arches, des labyrinthes, des grottes et des failles structurelles de plus de 10 mètres de large qui contribuent tous à la richesse de la biodiversité du bien. Toutes ces formes de relief sont intactes de même que les forêts et les systèmes hydrographiques du voisinage.

Le bien est exceptionnellement vaste et offre un refuge adéquat à de nombreuses espèces et habitats. Les limites ont été tracées de manière à inclure la vaste majorité des tepuis et d’autres formes de relief importantes. Le parc national a été agrandi en 2013 pour inclure des territoires qui assurent une connectivité additionnelle avec les Andes au nord, et avec l’Orénoque à l’est.

Le bien est remarquablement bien préservé et en excellent état. Aucune infrastructure n’est construite ou planifiée. Il y a deux menaces principales : celles qui ont trait à la garantie du respect des droits des tribus non contactées vivant en isolement volontaire et celles qui ont trait à la perte des habitats, de la biodiversité et de la connectivité. Le tourisme et les expéditions scientifiques posent une menace potentielle pour les droits à l’autodétermination, au territoire et à la culture des tribus non contactées. Les menaces potentielles touchant les valeurs naturelles du bien sont la perte de l’habitat par empiètement agricole ; toutefois, ces menaces touchent essentiellement la zone tampon et font l’objet de programmes de gestion actifs. Une suspension temporaire des licences minières dans la zone tampon a été adoptée et devrait être maintenue à long terme pour éviter cette menace indirecte. Certains petits secteurs du bien ont servi occasionnellement à l’agriculture illégale qui est aujourd’hui totalement éradiquée. Actuellement, il n’y a pas de tourisme autorisé à l’intérieur du bien et il importe de contrôler strictement tout accès touristique.

Authenticité

Les sites d’art rupestre sont authentiques en termes de situation et de cadre, de culture immatérielle, d’esprit et d’impression, de matériaux, de forme et de conception. L’attribution chronologique des peintures et l’affirmation d’une séquence d’art rupestre continue demanderont à être confirmées, mais cela ne signifie pas que l’art rupestre lui-même ne soit pas authentique, seulement que l’interprétation pose question.

Éléments requis en matière de protection et de gestion

Le parc national de Chiribiquete est légalement protégé par le gouvernement colombien, en tant que parc national classé en 1989. Le bien est administré par le Réseau des parcs naturels nationaux. L’autorité responsable de la gestion des sites archéologiques est l’Institut colombien d’anthropologie et d’histoire. La zone tampon est entièrement constituée de réserves indigènes et de la réserve forestière amazonienne. Les zones entourant l’aire protégée correspondent à une zone de réserve forestière de type A où l’exploitation minière est interdite. Même s’il n’existe pas de menace directe sur le bien lui‑même, les menaces sont considérables dans la zone tampon car l’agriculture et la construction de routes s’approchent de plus en plus de ses limites.

Les communautés locales, dont les territoires se situent dans la zone tampon, sont encore basées sur des formes traditionnelles d’organisation, ces formes qui ont garanti au fil du temps la protection et la conservation du bien. Pour assurer la conservation des sites archéologiques, leur suivi est basé sur les paramètres d’intervention minimale et la sauvegarde de la transmission des savoirs ancestraux. Des mesures juridiques importantes ont été prises pour protéger les communautés autochtones isolées de la région. La gestion du bien inclut un respect des pratiques coutumières en matière d’accès au bien, tel que défini par la Direction de la région amazonienne dans les scénarios de gestion pour les aires protégées des parcs naturels nationaux.

Le plan de gestion, développé par le Réseau des parcs naturels nationaux de la Colombie, est en place pour la période 2016-2020. Le plan comprend des dispositions sur les activités de gestion requises pour différentes zones d’occupation des sols et décrit les résultats attendus de ces mesures pour la conservation de la biodiversité. Le zonage du parc dépend du décret 622 de 1977 qui établit six zones distinctes pour tous les parcs nationaux naturels. Deux aspects sont considérés prioritaires. Le premier est le chevauchement du parc national de Chiribiquete avec des territoires non reconnus comme réserves. Le second est le chevauchement avec des territoires non contactés ou en isolement volontaire. Étant donné qu’il n’y a pas de pressions directes à l’intérieur du bien, une bonne partie de la gestion est mise en œuvre dans la zone tampon par le Réseau des parcs nationaux et l’Institut colombien d’anthropologie et d’histoire.

Globalement, la gestion du bien est organisée avec efficacité et jouit d’une bonne capacité de planification et de fonctionnement. Les activités de patrouille et de protection sont soutenues activement par l’armée qui a joué un rôle essentiel pendant de nombreuses années en aidant à repérer et éradiquer les plantations illégales de coca à l’intérieur du bien et dans la zone tampon. Les efforts devraient être orientés vers le maintien de la bonne coopération établie avec l’armée ou prévoir des possibilités de reproduire ce niveau de protection par d’autres moyens si la présence militaire devait changer. Le financement de soutien à la gestion du bien résulte d’une combinaison de ressources financières et humaines fournies par l’État partie et il est également soutenu par des projets internationaux. En conséquence, le niveau actuel des ressources financières est considéré suffisant pour appliquer les dispositions essentielles du plan de gestion relatives à la conservation de la nature et doit être maintenu. Toutefois, les ressources financières et humaines disponibles dédiées aux activités de gestion, au développement de l’infrastructure et à l’acquisition d’équipement pour les patrouilles et autres mesures de gestion devraient être accrues après l’inscription. De nouveaux défis, par exemple liés au développement du tourisme, pourraient se poser après l’inscription du bien et nécessiteront une attention continue et de nouveaux investissements.

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