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Réseau de réserves du récif de la barrière du Belize

Destination le réseau de réserves du récif de la barrière du Belize

La région côtière du Belize est un système naturel exceptionnel qui comprend le plus grand récif-barrière de l’hémisphère Nord, des atolls bordiers, plusieurs centaines de cayes de sable, des forêts de mangroves, des lagons côtiers et des estuaires. Les sept sites du réseau illustrent les étapes de l’évolution des récifs et constituent un habitat important pour des espèces menacées telles que les tortues marines, les lamantins et le crocodile marin d’Amérique.

Le réseau de réserves du récif de la barrière du Belize (en anglais : Belize Barrier Reef Reserve System – BBRRS), inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en 1996, est constitué de sept aires protégées : le Parc national et la Réserve marine de Bacalar Chico, le Monument naturel de Blue Hole, le Monument naturel de Half Moon Caye, la Réserve marine de South Water Caye, la Réserve marine de Glover’s Reef, le Parc national de Laughing Bird Caye et la Réserve marine de Sapodilla Cayes. Par sa taille, c’est le plus grand réseau récifal de la région Atlantique-Caraïbes et le deuxième au monde. Les sept aires protégées qui constituent le BBRRS représentent 12% de tout le réseau récifal.

Ce qui différencie le BBRRS des autres réseaux récifaux est la variété de types récifaux présents en un seul ensemble. Le site est l’un des écosystèmes récifaux les plus intacts et préservés du continent américain et Charles Darwin l’a décrit comme « le récif le plus remarquable des Antilles ». Au delà de l’ensemble récifal, trois atolls font également partie du bien : Turneffe Island, Lighthouse Reef et Glover’s Reef. Le récif-barrière et les atolls présentent une des plus fortes croissances récifales des Caraïbes. Le réseau récifal abrite 450 cayes de sable et de mangrove.

Le bien constitue un habitat essentiel pour un certain nombre d’espèces marines menacées présentant un intérêt en termes de conservation, notamment le Lamantin des Caraïbes (Trichechus manatus), la Tortue verte (Chelonia mydas), la Tortue imbriquée dite également « à écailles » (Eretmochelys imbricata), la Tortue caouane (Caretta caretta) et le Crocodile américain (Crocodylus acutus) ainsi que des oiseaux endémiques et migrateurs qui se reproduisent dans les forêts littorales des cayes, des atolls et des zones côtières. Parmi les principales colonies aviennes, on peut observer le Fou à pieds rouges (Sula sula) à Half Moon Caye, le Fou brun (Sula leucogaster) à Man O’War Caye et le Noddi brun (Anous stolidus) sur Glover’s Reef. Environ 257 taxons de flore marine ont été décrits sur le territoire du réseau et plus de 500 espèces de poissons, 65 coraux scléractiniaires, 45 hydroïdes et 350 mollusques ont également été identifiés ainsi qu’une grande variété d’éponges, de vers et de crustacés marins.

Critère (vii) : Le réseau de réserves du récif de la barrière du Belize (Belize Barrier Reef Reserve System – BBRRS) est unique au monde par la diversité de ses types récifaux sur une zone relativement restreinte. Il s’agit de la plus longue barrière de récif dans l’hémisphère nord et sur le continent américain et également de la plus spécifique, en raison de sa taille, de la variété des types récifaux et de l’abondance des coraux qui se développent dans un environnement intact. La barrière constitue un exemple classique de l’histoire de l’évolution des récifs et des réseaux récifaux. L’élévation et l’abaissement du niveau de la mer au cours des millénaires, associés à une topographie karstique naturelle et aux eaux claires créent un paysage sous-marin varié de récifs frangeants et de récifs frangeants lagonaires, de faros, de récifs pinacles, de récifs barrières ainsi que d’atolls océaniques et de récifs coralliens en eau profonde très rares. Le paysage se distingue également par ses autres caractéristiques géologiques uniques comme à Blue Hole et Rocky Point où le récif barrière atteint le rivage. Le cadre naturel spectaculaire et pittoresque des cayes de sable d’une blancheur éclatante et des cayes de mangrove verdoyante offre un contraste saisissant avec les eaux azurées environnantes.

Critère (ix) : Illustrant un exemple classique de divers types récifaux, notamment des récifs frangeants, des récifs-barrières et des atolls, le BBRRS a un gradient écosystèmique intact entre environnement terrestre et océan profond. Entre littoral, zones humides, écosystèmes de mangroves, herbiers marins parsemés de récifs lagonaires, plateforme de récif-barrière et atolls océaniques, ce gradient écologique abrite l’ensemble des besoins essentiels des cycles biologiques tels que les fonctions écosystèmiques de frai, de nidification, d’alimentation et de développement. La conservation des processus écologiques et biologiques garantit la robustesse et la capacité de récupération des récifs qui sont l’un des écosystèmes les plus anciens et les plus divers de la planète.

Critère (x) : La présence sur le territoire du bien d’une variété de grands prédateurs tant terrestres que marins et aériens, tels que les Jaguars de Bacalar Chico, les grands Requins-marteaux de Blue Hole et les Balbuzards pêcheurs de Glover’s Reef témoigne de l’importance du bien et de son intégrité écologique. 178 plantes terrestres et 246 taxons de flore marine ont été décrits sur le territoire du bien et 500 espèces de poissons, 65 coraux scléractiniaires, 45 hydroïdes et 350 mollusques y ont été inventoriés. De nombreuses espèces en voie de disparition sont protégées au sein des limites du bien, notamment, le Lamentin des Caraïbes, le Crocodile américain et les trois espèces de tortues. Le bien abrite également des habitats de grande valeur pour trois espèces de mérous et pour le Fou à pieds rouges. Par ailleurs, des espèces endémiques présentes sur le territoire du BBRRS, notamment plusieurs oiseaux du Yucatan, des lézards insulaires, des Tuniciers et des éponges, en font une zone qui bénéficie d’un des degrés de biodiversité marine les plus élevés de l’Atlantique.

Intégrité

Le réseau de réserves du récif de la barrière du Belize est un réseau interconnecté constitué des zones marines protégées situées le long du récif-barrière, du lagon et des atolls extracôtiers. Il s’agit du plus grand récif-barrière de l’hémisphère nord qui représente les principaux habitats récifaux et côtiers, notamment une forêt littorale très rare de cayes de sable qui abritent une flore et une faune en voie de disparition. Le réseau de zones protégées est suffisamment vaste pour conserver les processus écologiques indispensables et permettre le développement à long terme du BBRRS. Sa diversité et son étendue géographique favorisent sa capacité de résilience, un facteur essentiel à l’heure du changement climatique qui a souvent pour conséquence des risques de blanchiment des coraux, d’ouragans plus violents et plus fréquents, et d’élévation du niveau de la mer.

La gestion du bien doit faire face à un certain nombre de problèmes et de menaces qui ont des conséquences sur son intégrité, notamment, un prélèvement excessif des ressources marines, le développement de la côte, le tourisme, le développement de l’industrie, et des projets de prospection et d’exploitation pétrolières et gazières. Ces menaces, auxquelles toutes les zones marines protégées doivent faire face, sont moins fortes qu’ailleurs car la pression démographique est relativement faible. Une gestion rigoureuse est cependant nécessaire afin de veiller à ce qu’une pression démographique croissante n’ait pas pour conséquence des impacts forts sur l’intégrité du bien.

Éléments requis en matière de protection et de gestion

Le bien s’étend de la frontière avec le Mexique, au nord, jusqu’à la frontière avec le Guatemala, au sud. L’étendue géographique de ce bien en série pose un certain nombre de problèmes en matière de gestion. Les composantes de ce bien en série ont été officiellement déclarées « Zones protégées » et bénéficient de mesures de protection juridique en vertu de la Constitution nationale, de la Loi sur la pêche et de la Loi sur les parcs nationaux. Le contrôle de toutes les zones protégées, y compris le BBRRS, est exercé au moyen de diverses législations, mises en application par différents services du Gouvernement du Belize dépendant de divers ministères.

La Politique nationale sur les zones protégées est l’instrument de la politique du Belize en matière de zones protégées et constitue un cadre politique général, tandis que le Plan national du réseau des zones protégées détaille, entre autres, les exigences spécifiques pour la gestion des ressources des zones protégées, ainsi que pour leur planification et l’évaluation de l’efficacité de leur gestion. Outre le financement par les droits d’entrée, une aide financière pour toutes les zones protégées peut être accordée par le Fonds national de conservation des zones protégées. Les sites et leurs cogérants qui font partie du BBRRS peuvent également solliciter des fonds auprès du programme de Gestion communautaire des zones protégées pour la conservation (Community Management of Protected Areas for Conservation – COMPACT) et d’autres sources internationales de financement.

Les autorités gouvernementales ont envisagé les problèmes de gestion posés par la taille et la nature du bien de façon stratégique, en établissant des accords innovants de cogestion avec diverses organisations non gouvernementales. Ceci permet de garantir un contrôle efficace sur le terrain, étayé par la législation nationale et orienté par les plans officiels de gestion. Il en existe un pour chacune des composantes des zones protégées et ils concernent la protection des ressources, la recherche et le suivi, la surveillance et l’application des lois, la sensibilisation et l’éducation des communautés, et la viabilité financière. Cependant, la complexité de la gestion d’un grand nombre de zones protégées réparties sur une grande superficie rend nécessaire la mise en place de mécanismes détaillés de coordination institutionnelle afin de garantir la protection du bien et de sa valeur universelle exceptionnelle.

La coordination entre les différentes agences gouvernementales en charge du développement côtier, notamment du nettoyage et du dragage de la mangrove, est nécessaire afin que la conservation et la gestion du bien soient efficaces. La modernisation de l’Autorité et de l’institut de gestion de la zone côtière (Coastal Zone Management Authority and Institute – CZMAI) renforcera ce rouage essentiel dans la gestion côtière intégrée, en particulier en achevant et en adoptant officiellement le Plan de gestion de la zone côtière. La mise en œuvre de ce plan permettra le contrôle, la réglementation, l’atténuation et la réduction des menaces telles que le développement non contrôlé, le tourisme et la pêche non durables, et la baisse de la qualité des eaux. La longue expérience du Belize en matière de conservation des espèces marines, la coopération côtière transfrontalière et plusieurs initiatives régionales de conservation est basé sur la reconnaissance implicite du fait que les mers et la faune et la flore sauvages présentes ne se limitent pas à des zones protégées et ne sont pas confinées au sein de frontières politiques. Cette évidence met encore plus en valeur la conservation du BBRRS, site du patrimoine mondial.

Le renforcement des réglementations concernant la mangrove, les réglementations sur la pêche industrielle et sur la réserve marine ainsi que la réalisation d’une évaluation d’impact environnemental permettront une utilisation plus durable des ressources, tant dans le périmètre du BBRRS que dans les zones environnantes. Une politique et des plans d’urgence sont nécessaires afin de traiter les impacts d’une possible prospection pétrolière et gazière à l’extérieur des limites du bien, les impacts de l’activité touristique et les préoccupations liées au changement climatique. Outre l’amélioration de ces réglementations et politiques, leur application renforcée permettra une gestion et une protection à long terme du bien. Une protection et des mesures de gestion complémentaires associées à l’engagement et à l’action coordonnée du gouvernement et des organisations non gouvernementales, permettront de garantir que les valeurs exceptionnelles du BBRRS demeurent intactes.

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La barrière de corail du Belize est un ensemble de récifs coralliens et de cayes situés au large du Belize, dans la mer des Caraïbes. C’est un des plus grands récifs coralliens au monde après celui de la Grande Barrière en Australie et les lagons de Nouvelle-Calédonie.