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Minières néolithiques de silex de Spiennes (Mons)

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Les mines de silex du néolithique à Spiennes, qui couvrent plus de 100 ha, sont les centres d’extraction minière les plus vastes et les plus anciens d’Europe. Elles sont aussi remarquables par la diversité des solutions techniques mises en œuvre pour l’extraction et en raison de leur lien direct avec un peuplement de la même période.

Minières néolithiques de Petit-Spiennes.
Minières néolithiques de Petit-Spiennes.

Valeur universelle exceptionnelle Minières néolithiques de silex de Spiennes, Mons

Brève synthèse

Les minières néolithiques de silex de Spiennes se situent sur deux plateaux crayeux, au sud-est de la ville de Mons. Elles occupent une zone essentiellement vouée à l’agriculture. Le site apparaît en surface comme une grande étendue de prés et de champs jonchée de millions de silex taillés. En sous-sol, le site est un immense réseau de galeries reliées à la surface par des puits verticaux, creusés par les populations du Néolithique.

Les mines de silex du néolithique de Spiennes sont les centres d’extraction minière les plus vastes et parmi les plus anciens d’Europe du Nord ouest. Elles ont été en exploitation pendant de nombreux siècles et les vestiges illustrent avec force l’évolution et l’adaptation des techniques d’extraction utilisées par les populations préhistoriques dans le but d’exploiter les vastes gisements d’un matériau qui est essentiel à la fabrication d’outils, et donc à l’évolution culturelle en général. Elles sont aussi remarquables par la diversité des solutions techniques d’extraction mises en œuvre et par le fait qu’elles sont directement liées à un habitat qui leur est contemporain.

A l’époque néolithique (depuis le dernier tiers du Ve millénaire jusque dans la 1ère moitié du IIIe millénaire), le site a été le siège d’une exploitation intensive du silex présent dans le sous-sol. Différentes techniques ont été utilisées, dont la plus spectaculaire et la plus caractéristique est le creusement de puits de 0,8 à 1,20 m de diamètre et dont la profondeur pouvait atteindre 16 mètres. Les populations du Néolithique pouvaient ainsi passer en dessous des couches constituées de grandes dalles de silex (jusqu’à 2 mètres de long) qu’ils extrayaient grâce à une technique particulière dite du foudroyage (dégagement en sous-œuvre avec maintien d’un muret de craie au centre, étançonnage de la dalle, abattage du muret, retrait des étançons et affaissement de la dalle). La densité des puits est importante, jusqu’à 5000 dans la zone dite de Petit Spiennes (14 ha), amenant à des recoupements de fosses et de puits dans certains secteurs.

A ces puits d’extraction étaient associés des ateliers de taille dont témoignent les nombreux fragments de silex toujours présents à la surface et qui ont donné son nom à une partie du site, Camp à Cayaux (Champ aux cailloux). La production visait essentiellement la fabrication de haches pour l’abattage des arbres et de longues lames qui étaient transformées en outils. La standardisation de la production témoigne du haut niveau de technicité des tailleurs de silex de Spiennes. On a également découvert sur le site les vestiges d’un camp fortifié composé de deux fossés concentriques irréguliers distants de 5 à 10 mètres. Le mobilier archéologique recueilli est comparable au mobilier de type Michelsberg découvert dans le secteur minier.

Critère (i) : Les mines de silex du Néolithique à Spiennes offrent un témoignage exceptionnel des capacités d’application et d’invention des populations préhistoriques.

Critère (iii) : L’avènement des cultures néolithiques a marqué une étape majeure dans l’évolution culturelle et technologique de l’humanité, abondamment illustrée par le vaste complexe des anciennes mines de silex de Spiennes.

Critère (iv) : Les mines de silex de Spiennes sont des exemples remarquables de la technologie de l’extraction du silex au Néolithique qui a marqué une étape déterminante du progrès technologique et culturel humain.

Intégrité

Depuis la fin des Ages des Métaux, le site n’a pas connu d’occupation significative. Les cartes anciennes le montrent voué à l’agriculture, voire laissé en friche dans les zones où l’abondance de silex le rendait impropre à la culture.

Au XVIIIe siècle, les armées de Louis XIV creuseront un fossé de 3 mètres de profondeur accompagné d’une levée de terre.

Au XIXe siècle, le silex sera de nouveau exploité, essentiellement en surface, pour la réalisation de pierres à fusil. Les faïenceries engendreront également une exploitation dans certaines parties du site mais dans des zones très limitées (inférieures à 100m²).

Le creusement d’une tranchée de chemin de fer en 1867 recoupe 25 puits d’extraction et est à l’origine de la découverte du site.

Au XXe siècle, le placement d’une conduite de gaz a occasionné une altération de la partie supérieure des puits sur une surface d’environ 1800m².

Ces quelques altérations n’ont cependant pas altéré la qualité du site qui a gardé un haut niveau d’intégrité.

Authenticité

L’authenticité des minières néolithiques de Spiennes est totale. Beaucoup d’entre elles n’ont encore jamais été fouillées, et celles qui sont ouvertes au public sont demeurées dans leur état d’origine, à l’exception de quelques installations modernes de confortement et de sécurité.

Eléments requis en matière de protection et de gestion

Les minières de Spiennes ont été classées par l’arrêté ministériel du 7 novembre 1991, qui protège à la fois l’ensemble comme site et les structures d’exploitation comme monument. En outre, le site figure également sur la liste du patrimoine exceptionnel de Wallonie, soit le plus haut niveau de protection prévu par la législation wallonne.

Diverses autres dispositions légales et réglementaires concourent à la protection du site des minières, dont le plan de secteur de Mons-Borinage qui affecte la zone classée aux activités agricoles, le plan communal de développement de la nature de la Ville de Mons, et la législation sur la protection des zones de captage des eaux.

Sur le plan archéologique, des fouilles limitées sont réalisées par le service compétent du Département du Patrimoine. L’objectif est à la fois de connaître le site et de le gérer comme une réserve archéologique. La présence d’archéologues constitue une surveillance de fait.

Suite à la décision du Gouvernement wallon du 25 août 2011 de doter les sites wallons inscrits sur la Liste du patrimoine mondial d’un plan de gestion, un Comité de pilotage, un Comité scientifique et un Comité de gestion ont été établis.

La descente dans les minières a longtemps été occasionnelle, et les visites guidées prises en charge par une association locale. Pour favoriser une meilleure connaissance du site, il a été décidé de créer un centre d’interprétation. La localisation a été définie de manière à limiter au maximum les emprises sur le site tout en permettant au visiteur de partager l’expérience des archéologues et d’être confronté aux conditions d’exploitation de l’époque néolithique. Les matériaux et la volumétrie favoriseront l’intégration paysagère du bâtiment et le respect du site lui-même. Ce centre d’interprétation viendra compléter les activités de la base scientifique présente au Camp à Cayaux depuis le milieu du XXe siècle.

© UNESCO https://whc.unesco.org/fr/list/1006 Le Centre du Patrimoine mondial. Tous droits réservés.

Les minières néolithiques de silex de Spiennes se trouvent dans une zone calcaire de la province de Hainaut en Belgique, à Spiennes, à 6 km au sud-est du centre-ville de Mons et à 50 km au nord est de Valenciennes (France). Il s’agit d’un site archéologique d’extraction et de taille du silex d’époque préhistorique. C’est un des sites archéologiques les mieux documentés et étudiés en la matière. Les minières néolithiques de silex de Spiennes sont inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2000.

Les minières néolithiques de silex de Spiennes ont été classées comme monument et site par le Gouvernement wallon en date du 7 novembre 1991; les témoins de l’activité de l’exploitation du silex sous le Champ à Cailloux étant reconnus comme monument et l’ensemble formé par le Champ à Cailloux comme site.

Le site a bénéficié en date du 1er avril 2015 d’une extension de classement afin de garantir la protection du site tel qu’inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco . Cette extension s’est appuyée sur les acquis des découvertes archéologiques effectuées depuis le classement de 1991. À cette occasion, le classement a été étendu aux vestiges paléolithiques inclus dans les nappes alluviales ainsi qu’aux témoins de l’exploitation du silex à l’époque historique.

Le site couvre une centaine d’hectares. Il est situé sur les versants et plateaux situées de part et d’autre de la rivière La Trouille. Il s’agit d’un site consacré à l’extraction et à la taille du silex qui fut en activité du Néolithique moyen (4300 ans av. notre ère) au Néolithique final (2200 ans av. notre ère). Entre ces deux époques, des milliers de minières (de 10 000 à 20 000?) ont été creusées pour exploiter les bancs de silex, roche recherchée pour la fabrication de haches et de lames. Ces exploitations alimentaient le travail de tailleurs spécialisés dont les ateliers étaient situés sur le site même, à proximité des puits en activité. Les millions de déchets de silex à la surface des champs en sont les vestiges. Il comprend trois zones minières : le Camp-à-Cayaux ou Champ-à-Cailloux sur la rive droite de la Trouille, Petit-Spiennes sur la rive gauche de la Trouille et une zone minière dite du « Versant de la Wampe » surplombant la rivière du même nom.

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