Sanctuaires du grand panda du Sichuan – Wolong, Mont Siguniang et Montagnes de Jiajin

Sanctuaires du grand panda du Sichuan – Wolong, Mont Siguniang et Montagnes de Jiajin

Les Sanctuaires du grand panda du Sichuan abritent plus de 30 % de la totalité mondiale de pandas géants en voie d’extinction, s’étendent sur 924 500 ha et comprennent sept réserves naturelles et neuf parcs paysagers dans les montagnes Qionglai et Jiajin. Les sanctuaires constituent aujourd’hui la plus grande zone contiguë d’habitat de ce panda – une relique des forêts paléotropiques de l’ère tertiaire. C’est aussi la plus importante source de grands pandas pour l’établissement de populations de l’espèce en captivité. De plus, les sanctuaires abritent un certain nombre d’espèces en danger à l’échelle mondiale comme le petit panda, la panthère des neiges et la panthère nébuleuse. Sur le plan botanique, il s’agit de l’un des sites les plus riches du monde, en dehors des forêts tropicales ombrophiles, avec sa flore qui compte entre 5 000 et 6 000 espèces appartenant à plus de 1 000 genres.

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Valeur universelle exceptionnelle

Brève synthèse

Les sanctuaires du grand panda du Sichuan – Wolong, Mont Siguniang et Montagnes de Jiajin sont principalement connus pour leur rôle de premier plan dans la sauvegarde du grand panda, considéré comme un trésor national en Chine et comme l’emblème des efforts entrepris au niveau mondial pour conserver les espèces. Le bien constitue la plus grande et la plus importante zone contiguë d’habitat du panda en Chine et, en conséquence, dans le monde. C’est aussi la principale réserve permettant la reproduction en captivité d’une population de grands pandas.

En plus du grand panda, le bien comprend un grand nombre d’espèces animales et végétales endémiques et menacées, dont des mammifères iconiques comme le petit panda, la panthère des neiges et la panthère nébuleuse, qui comptent parmi les 109 espèces de mammifères recensées ici (plus de 20% de tous les mammifères chinois). Le bien, qui accueille 365 espèces d’oiseaux, dont 300 se reproduisent localement, est un haut lieu d’endémisme pour certains taxons de l’avifaune. Cependant, il revêt surtout une grande importance en raison de sa flore – entre 5 000 et 6 000 espèces recensées, ce qui en fait l’un des sites botaniques les plus riches de toutes les régions tempérées du monde. Ces espèces sont en grande partie des espèces reliques, comme la davidée involucrée, et certains groupes de plantes tels que les magnolias, les bambous, les rhododendrons et les orchidées présentent une diversité significative. Le bien représente un réservoir majeur et un bassin génétique pour des centaines de plantes médicinales traditionnelles, dont beaucoup sont menacées.

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Situé en Chine, dans les montagnes de Qionglai et de Jiajin de la province du Sichuan, entre le plateau de Chengdu et le plateau Qinghai-tibétain, le bien comprend sept réserves naturelles et onze parcs paysagers répartis dans quatre préfectures ou villes. Il couvre une superficie totale de 924 500 ha, entourés par une zone tampon de 527 100 ha.

Critère (x) : Les sanctuaires du grand panda du Sichuan rassemblent plus de 30 % de la population mondiale de cette espèce et constituent la plus grande et la plus importante zone contiguë d’habitat du panda au monde. Ils sont aussi la principale réserve permettant la reproduction en captivité d’une population de grands pandas. Le bien compte également parmi les sites botaniques les plus riches de toutes les régions tempérées du monde, et même de toutes les zones situées en dehors des forêts tropicales ombrophiles. Son importance est soulignée par la grande variété de formes topographiques et géologiques et d’espèces animales et végétales qu’il protège. Il revêt une valeur exceptionnelle en termes de conservation de la biodiversité et démontre comment des systèmes de gestion de l’écosystème peuvent fonctionner par-delà la limites des zones protégées nationales et provinciales.

Intégrité

Les limites du bien ont été fixées de façon à optimiser la protection de l’habitat du grand panda en s’appuyant sur une étude de l’espèce menée en 2003-2004, ainsi que sur la répartition des aires d’habitat naturel existantes. Cet habitat étant fragmenté, il est essentiel que de vastes zones soient dûment protégées et que des couloirs verts soient établis pour permettre le déplacement des pandas et éviter ainsi la consanguinité. Un certain nombre de villes, de villages, de terres agricoles, de grandes infrastructures et de sites ayant un fort impact touristique ont été exclus du bien, créant ainsi des enclaves.

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Les problèmes liés à l’intégrité incluent la nécessité de renforcer le suivi intégré et les capacités de gestion dans chacune des 18 unités de gestion du bien ; d’instaurer et de mettre en œuvre des plans de gestion du tourisme et des programmes de suivi de l’impact du tourisme ; d’étudier les infrastructures existantes au sein du bien afin de mieux contrôler leur impact et, lorsque cela est possible, de les faire disparaître et de permettre une restauration de l’habitat avec des espèces indigènes ; de veiller à ce que le Comité de gestion du patrimoine mondial du Sichuan dispose d’assez de pouvoir, de ressources et d’autorité pour pouvoir jouer efficacement son rôle dans la gestion du bien ; de contrôler étroitement l’impact du barrage à Yaoji et de la relocalisation des habitants qui en résulte. Il est aussi recommandé d’examiner les possibilités d’ajouter, à l’avenir, des zones présentant une grande valeur en termes de préservation de la nature, la priorité étant donnée à celles qui revêtent une importance particulière pour l’habitat du panda et qui sont proches, mais en dehors, de celui-ci (comme la Réserve naturelle de Rongjin, qui réalise une jonction essentielle entre les grands pandas de Qionglaishan et de Liangshan).

Eléments requis en matière de protection et de gestion

Le bien est l’entière propriété du gouvernement de la République populaire de Chine. Il est protégé par un ensemble de lois et de réglementations au niveau national et provincial, parmi lesquelles : les Réglementations sur la protection de la flore sauvage de la République populaire de Chine (1997) ; la Loi sur la sylviculture de la République populaire de Chine (1998) ; la Loi sur la protection de l’environnement de la République populaire de Chine (2002) ; les Réglementations de la République populaire de Chine relatives aux Réserves naturelles (2002) ; la Loi de la République populaire de Chine sur la protection du patrimoine culturel (2002) ; la Loi de la République populaire de Chine sur la protection de la faune sauvage (2004) ; l’Ordonnance du Conseil d’Etat de la République populaire de Chine sur les zones panoramiques ; les Réglementations relatives à la gestion des réserves naturelles de la province du Sichuan (2000) et les Réglementations sur la gestion des zones paysagères et historiques de la province du Sichuan (2010). Les Réglementations sur la protection du patrimoine mondial de la province du Sichuan, promulguées en 2002, constituent le socle juridique qui conditionne la gestion directe de tous les biens du patrimoine mondial présents dans la province et représentent une mesure très importante pour la protection du bien.

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Un plan de gestion préparé en 2002 vise à assurer que «la biodiversité, l’écosystème et l’habitat du grand panda seront efficacement protégés dans le bien du patrimoine mondial et que le développement socioéconomique des populations de la région respectera les directives sur l’environnement naturel qui s’appliquent à la région et à la gestion des différents types d’utilisation». Ce plan offre un cadre solide pour la gestion et la conservation du site.

Le bien est géré à trois niveaux : par le Comité de gestion du patrimoine mondial de la province du Sichuan, par le Bureau pour la gestion du patrimoine mondial de la préfecture ou de la ville compétente et par les agences locales de gestion du site. Le Comité de gestion du patrimoine mondial de la province du Sichuan et le Comité d’experts du patrimoine mondial de la province du Sichuan ont été formés sous la direction du gouvernement provincial afin d’assurer une coordination des actions et d’améliorer efficacement le côté autoritaire et scientifique de la gestion.

Le bien est actuellement correctement protégé et en bon état. Suite au tremblement de terre qui a frappé Sichuan en 2008 en atteignant le niveau 8 sur l’échelle de Richter, un plan de restauration et de reconstruction a été préparé et mis en œuvre. Les futures priorités concernant la gestion incluent l’accroissement progressif du personnel et des ressources au sein de toutes les réserves du bien ; une meilleure coordination entre toutes ces réserves ; un plus grand soutien à la recherche scientifique et à l’éducation ; l’optimisation des bénéfices du tourisme et l’atténuation de l’impact de cette activité.

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