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Le phare de Cordouan

Découvrir le phare de Cordouan

Le phare de Cordouan s’élève sur un plateau rocheux peu profond de l’océan Atlantique situé à l’embouchure de l’estuaire de la Gironde, dans un environnement dangereux et inhospitalier. Construit avec des blocs de calcaire blanc entre la fin du XVIe siècle et le début du XVIIe siècle, il fut conçu par l’ingénieur Louis de Foix et remanié par l’ingénieur Teulère à la fin du XVIIIe siècle. Chef-d’œuvre de la signalisation maritime, la tour monumentale de Cordouan est décorée de pilastres, de colonnes, de modillons et de gargouilles. Il représente les grandes phases de l’histoire architecturale et technologique des phares et fut construit avec l’ambition de perpétuer la tradition des phares célèbres de l’Antiquité, témoignant de l’art de la construction des phares pendant une période de développement de la navigation, quand les phares avaient un rôle important en tant que marqueurs territoriaux et dispositifs de sécurité. Enfin, son exhaussement à la fin du XVIIIe siècle et les modifications apportées à sa lanterne témoignent des avancées scientifiques et technologiques de l’époque. Ses formes architecturales se sont inspirées des modèles antiques, du maniérisme de la Renaissance et du langage architectural spécifique de l’institut de formation d’ingénieurs français, l’École des ponts et chaussées.

© UNESCO –

Le phare de Cordouan est un phare situé à sept kilomètres en mer sur le plateau de Cordouan, à l’embouchure de l’estuaire de la Gironde, estuaire formé par la confluence de la Garonne et de la Dordogne, donnant dans l’océan Atlantique. Il éclaire et sécurise fortement la circulation dans les deux passes permettant l’accès à l’estuaire : la grande passe de l’Ouest, balisée de nuit, qui longe le rivage nord depuis le banc de la Coubre, et la passe sud, plus étroite, et qui n’est pas balisée la nuit.

Il se trouve dans le département de la Gironde, en Nouvelle-Aquitaine, entre les villes de Royan, Vaux-sur-Mer et la pointe de Grave, sur le territoire de la commune du Verdon-sur-Mer, sur lequel il figure à la parcelle no 1 du cadastre.

Construit de la fin du XVIe au début du XVIIe siècle, de 1584 à 16111, il est le plus ancien phare de France encore en activité. Appelé parfois le « Versailles de la mer », le « phare des rois » ou encore le « roi des phares », il est le premier phare classé au titre des monuments historiques par la liste de 1862.

L’accès n’est pratiquement possible (sauf exceptions) qu’à la mi-marée de jusant (marée descendante) par une poterne. La chaussée en pierre qui se découvre à ce moment-là mène à ladite poterne. Celle-ci est fermée quand la mer est haute au moyen d’une porte à deux vantaux en chêne massif se mouvant sur des pivots en bronze. Les visiteurs sont débarqués de leur embarcation à distance du banc de sable et sont transbordés dans de petits canots à fond plat (genre baleinières armées à l’aviron) : ceux-ci peuvent s’échouer sur le banc de sable du côté de la chaussée dallée. Après avoir franchi les quelque 25 marches en avant et en arrière de la poterne (7 et 18), les visiteurs pénètrent dans la cour intérieure de la plate-forme qu’entourent les logements des gardiens, les salles des machines, et les communs. À la sortie de la voûte de la poterne, des repères sur la maçonnerie, témoignent des hauteurs atteintes par la mer lorsque les vagues sont poussées par les vents de tempête : ainsi le raz-de-marée du 9 janvier 1924 où la mer a atteint 8,50 mètres au-dessus du zéro des cartes marines.

Le phare de Cordouan est une tour blanche haute de 68 mètres, en pierre blanche de Saintonge, d’un diamètre à la base de 16 mètres, placée à 7 km en mer sur le plateau de Cordouan, à égale distance des côtes de la Charente-Maritime et de la Gironde1.

C’est le dixième phare le plus élevé dans le monde25, et le troisième en France, après ceux de l’Île Vierge et de Gatteville.

Environ 300 pierres de taille ont été extraites des côtes charentaises voisines pour édifier le socle de la tour, et l’on peut encore observer les nombreux fronts de taille sur les rochers à Saint-Palais-sur-Mer, et notamment près de la péninsule dite du Pont du Diable.

Au moment de sa construction, le plateau rocheux de Cordouan, jadis appelé « îlot de Cordouan », s’élevait de quelques mètres au-dessus du niveau de la mer, y compris à marée haute, ce qui a rendu possible la construction de la Tour du Prince Noir, puis du phare en lui-même. Les travaux ont cependant nécessité la pose de défenses contre les flots, la mer attaquant violemment les constructions lors des plus grandes marées et des tempêtes. Aujourd’hui, une telle construction ne pourrait pas être réalisée en bénéficiant des mêmes conditions. En effet, au fil des siècles, le plateau a subi l’érosion rapide provoquée par l’action de la mer, et il est désormais sous l’eau la plupart du temps, excepté à marée basse lors des vives-eaux, ce qui en fait d’ailleurs une zone dangereuse pour la navigation maritime ou de plaisance au large de l’estuaire.

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