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Val de Loire entre Sully-sur-Loire et Chalonnes

Val de Loire entre Sully-sur-Loire et Chalonnes

Le Val de Loire est un paysage culturel exceptionnel, comprenant des villes et villages historiques, de grands monuments architecturaux – les châteaux – et des terres cultivées, façonnées par des siècles d’interaction entre les populations et leur environnement physique, dont la Loire elle-même.

Valeur universelle exceptionnelle du Val de Loire entre Sully-sur-Loire et Chalonnes

Brève synthèse

Le bien Val de Loire entre Sully-sur-Loire et Chalonnes est situé dans les régions Centre-Val-de-Loire et Pays-de-la-Loire. Ce paysage culturel couvre une section du cours moyen du fleuve long de 280 km, de Sully-sur-Loire, à l’est d’Orléans jusqu’à Chalonnes, à l’ouest d’Angers, englobant les lits mineur et majeur du fleuve.

Il est façonné par des siècles d’interaction entre le fleuve, les terres qu’il irrigue et les populations qui s’y sont établies tout au long de l’histoire.

La Loire a été un axe majeur de communication et de commerce depuis la période gallo-romaine jusqu’au XIXe siècle, favorisant ainsi le développement économique de la vallée et de ses villes. En témoignent les nombreux ouvrages destinés à la chenalisation du fleuve pour la navigation et à la protection des hommes et des terres contre les inondations, tels les ports ou levées, parfois maçonnées, qui ponctuent le fleuve.

La Loire a façonné tant les paysages ruraux, dans l’organisation du sol et les types de culture (maraîchage, vigne), que les paysages urbains. Les établissements humains, fermes isolées, bourgs et villes, traduisent à la fois les caractéristiques physiques des différentes parties du fleuve et leur évolution historique. L’architecture en tuffeau et en ardoise, l’habitat troglodytique, la trame urbaine, en portent témoignage. Dans le périmètre du bien, les rives de la Loire sont ponctuées par des villages et des villes parmi lesquels Sully, Orléans, Blois, Amboise, Tours et Saumur.

L’histoire politique et sociale de la France et de l’Europe de l’ouest au Moyen Âge ainsi qu’à la Renaissance, à l’époque où le Val de Loire était le lieu du pouvoir royal, est illustrée par les édifices et les châteaux qui en ont fait la célébrité tels que Chambord, Chenonceau, Amboise, Blois et Azay-le-Rideau. Abbayes bénédictines d’abord, forteresses médiévales ensuite, ont été transformées à la Renaissance en demeures d’agrément, dotées de jardins et ouvertes sur le paysage. Il subsiste également en Val de Loire une suite notable de grandes églises romanes, témoins de la manifestation de la foi des souverains et des peuples : Saint-Benoît-sur-Loire, Fontevraud, Cunault, les églises ogivales de Blois et de Candes.

Aux XVe et XVIe siècles, le Val de Loire a constitué une aire culturelle majeure de rencontres et d’influences entre la Méditerranée italienne, la France et les Flandres, et a participé au développement de l’art des jardins et à l’émergence de l’intérêt pour le paysage.

Critère (i): le Val de Loire est remarquable pour la qualité de son patrimoine architectural, avec ses villes historiques telles que Blois, Chinon, Orléans, Saumur et Tours, mais plus particulièrement pour ses châteaux de renommée mondiale, comme celui de Chambord.

Critère (ii): Le Val de Loire est un paysage culturel exceptionnel le long d’un grand fleuve. Il porte témoignage sur un échange d’influences, de valeurs humaines et sur le développement harmonieux d’interactions entre les hommes et leur environnement sur plus de deux mille ans d’histoire.

Critère (iv): Le paysage du Val de Loire, et plus particulièrement ses nombreux monuments culturels, illustre à un degré exceptionnel l’influence des idéaux de la Renaissance et du siècle des Lumières sur la pensée et la création de l’Europe occidentale.

Intégrité

La trajectoire historique du Val de Loire est clairement lisible dans le paysage actuel. Sur 280 kilomètres, la variété des typologies architecturales, urbaines et paysagères du bien est entièrement et largement représentée.

Authenticité

Le Val de Loire conserve un haut degré d’authenticité de l’ensemble, et notamment des principaux centres urbains et monuments à travers leurs usages et matériaux, grâce à de nombreux travaux de conservation. Cependant, plusieurs facteurs risquent d’affecter le bien: les mutations agricoles, l’étalement urbain, l’installation de zones d’activités en bordure des villes et des axes de circulation, la construction de grands équipements (ponts, autoroutes).

Éléments requis en matière de protection et de gestion

Le régime de propriété de ce bien étendu est très divers, incluant de nombreux propriétaires publics et privés. Le fleuve et ses rives appartiennent au domaine public fluvial géré directement par l’État. La protection du bien s’appuie sur la complémentarité de plusieurs réglementations relevant notamment des codes du patrimoine, de l’environnement et de l’urbanisme : monuments historiques et leurs abords, sites patrimoniaux remarquables, sites classés ou inscrits, réserves naturelles.

Plusieurs centaines d’édifices, publics et privés, grands châteaux ou monuments plus modestes, sont protégés au titre du code du Patrimoine (monuments historiques), un certain nombre depuis le XIXe siècle, et font l’objet de restaurations et d’entretien régulier. Plusieurs dizaines de centres urbains sont protégés au titre des sites patrimoniaux remarquables, ce qui a permis le lancement de programmes de réhabilitation importants. Plusieurs dizaines de sites, enfin, sont classés en application du code de l’Environnement, permettant une préservation de grandes portions de paysage. Les ouvrages liés au fleuve sont régulièrement entretenus ou restaurés. Des protections au titre de la biodiversité préservent le lit du fleuve.

Sur ce territoire très vaste et objet d’un dynamisme démographique et économique important, la coordination de la gestion du bien est assurée par L’État, qui a nommé un préfet coordonnateur, et les deux régions concernées au moyen d’un dispositif spécifique (structure dédiée et comité d’orientation à l’échelle du Bien).

Le plan de gestion identifie les risques majeurs qui pèsent sur le bien et comprend des propositions pour les réduire. La mise en œuvre de protections réglementaires complémentaires, la sensibilisation et la formation des collectivités locales et des habitants aux enjeux de la protection du bien inscrit, la veille sur les grands projets d’équipement sont menées en continu avec l’ensemble des acteurs publics et privés du Val de Loire.

Le plan de gestion s’appuie par ailleurs sur un programme interrégional de planification et de gestion cohérente du bassin de la Loire, le plan Loire grandeur nature, mis en place par l’État en 1994 et constamment reconduit avec tous les acteurs concernés. Ses objectifs sont la sécurité des populations face au risque d’inondation, l’amélioration de la gestion de la ressource en eau, la restauration de la diversité écologique, la mise en valeur du patrimoine naturel, paysager et culturel des vallées ligériennes.

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