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Réserve de gibier de Selous

Découvrir la réserve de gibier de Selous

Éléphants, rhinocéros noirs, guépards, girafes, hippopotames et crocodiles vivent en très grand nombre dans cet immense sanctuaire de 50 000 km2 demeuré à peu près à l’abri de l’homme. Le parc comprend des zones de végétation variées, depuis les fourrés denses jusqu’à des prairies boisées bien dégagées.

Valeur universelle exceptionnelle de la réserve

Brève synthèse

La Réserve de gibier de Selous, d’une superficie de 50 000 km2, est l’une des plus grandes zones protégées d’Afrique, relativement peu perturbée par le contact avec l’homme. Le bien possède l’une des plus importantes concentrations d’éléphants, rhinocéros noirs, guépards, girafes, hippopotames et crocodiles, parmi de nombreuses autres espèces. La réserve possède aussi une diversité d’habitats exceptionnellement importante composée de forêts claires (Miombo), de prairies ouvertes, de forêts riveraines et de marais, qui en font un riche laboratoire d’observation des processus écologiques et biologiques en cours.

Critère (ix) : La Réserve de gibier de Selous est l’une des plus vastes zones sauvages restantes en Afrique, avec des processus biologiques et écologiques relativement peu perturbée, notamment une faune et une flore diversifiées et des relations entre proies et prédateurs significatives. Le bien recèle une grande diversité de types de végétation, notamment des collines rocheuses couvertes d’acacias, des forêts riveraines et de suintement, des marais et des forêts pluviales de plaine. La végétation prédominante de la réserve est la forêt claire d’arbres à feuilles caduques (Miombo) et le bien constitue un exemple important de ce type de végétation à l’échelle du globe. Du fait de sa végétation à climax pyrophytique, les sols sont sujets à l’érosion en cas de fortes pluies. Il en résulte un réseau de rivières sèches de sable qui se transforment en torrents violents pendant les pluies ; ces rivières de sables sont l’une des caractéristiques les plus originales du paysage de Selous. De grandes sections de prairies boisées du nord de Selous sont inondées, selon les saisons, par le débordement du fleuve Rufiji, créant un écosystème très dynamique.

Critère (x) : La réserve possède une densité et une diversité d’espèces plus importante que les autres zones de forêts claires Miombo : plus de 2100 plantes ont été répertoriées et on estime qu’il y en a davantage dans les forêts reculées dans le sud. De même, le bien protège une impressionnante faune de mammifères ; il abrite des populations importantes d’éléphants de savane d’Afrique (Loxodontha africana) (106 300 individus), de rhinocéros noirs (Diceros bicornis) (2 135) et de chiens sauvages (Lycaon pictus). Il possède aussi la plus grande population au monde d’hippopotames (Hippopotamus amphibius) (18 200) et de buffles (Syncerus caffer) (204 015). Il y a aussi d’importantes populations d’ongulés, dont l’hippotrague noir (Hippotragus niger) (7000), le bubale de Lichtenstein (Alcelaphus lichtensteinii) (52 150), le grand koudou (Tragelaphus strepsiceros), l’éland (Taurotragus oryx) et le gnou (Connochaetes albojubatus) (80 815). De plus, il y a un grand nombre de crocodiles du Nil (Crocodilus niloticus) et 350 espèces d’oiseaux, notamment l’endémique xénoperdrix de Tanzanie (Xenoperdix udzungwensis)  et le Souimanga à ailes rousses (Nectarinia rufipennis). En raison de cette forte densité et diversité des espèces, la Réserve de gibier de Selous est un habitat naturel d’une importance exceptionnelle pour la conservation in-situ de la diversité biologique.

Intégrité

Avec ses vastes dimensions (5 120 000 ha), la Réserve de gibier de Selous conserve des processus biologiques et écologiques relativement intacts qui permettent la vie d’une grande variété d’espèces et d’habitats. L’intégrité du bien est renforcée par le fait que la réserve est incluse dans le vaste écosystème de Selous, d’une superficie de 90 000 km2 , qui comprend des parcs nationaux, des réserves forestières et des zones de vie sauvage gérées par les communautés. De plus, le fait que la Réserve de gibier de Selous est liée fonctionnellement à la Réserve de gibier de Niassa (42 000 km2 ) au Mozambique constitue un autre facteur important pour le maintien de son intégrité. Sans habitations permanentes à l’intérieur de ses limites, l’impact de l’homme est faible.

Besoins en matière de protection et de gestion

La Réserve de gibier de Selous dispose d’une protection juridique appropriée. Un plan de gestion a été élaboré. Le bien est géré en tant que réserve de gibier, avec une petite partie (8%) dans le nord consacrée au tourisme photographique, tandis que la plus grande partie du bien est gérée comme une réserve de chasse. Tant que des quotas sont établis et contrôlés d’une manière scientifique, le niveau de prélèvement ne devrait pas affecter les populations de la faune et, en fait, devrait générer des revenus substantiels qui doivent être mis à disposition pour la gestion de la réserve, afin que le système soit durable. Une stratégie touristique détaillée pour la réserve doit être élaborée, en accord avec les principes mis en avant par le plan de gestion. Le revenu généré par ces activités doit être retenu pour la gestion de la réserve afin de pérenniser le système. Les très grandes dimensions de la réserve présentent d’importants défis de gestion en termes de niveaux requis des ressources humaines et des budgets. Les principaux enjeux de gestion à traiter sont : lutte contre le braconnage, en particulier celui des éléphants et des rhinocéros noirs ; assurance que les communautés locales soient suffisamment bénéficiaires de la gestion des aires de la faune et de la flore, et par l’amélioration de la gestion de la chasse et du tourisme photographique. Des systèmes de surveillance et de suivi écologique sont nécessaires pour assurer une meilleure base scientifique et technique pour la gestion des ressources naturelles du bien, ainsi que pour améliorer la compréhension de l’impact et des avantages du tourisme de consommation et de non-consommation. Les menaces les plus importantes sont liées à l’exploration et à l’extraction des minerais, du pétrole et du gaz et aux programmes d’implantation de grandes infrastructures. Des évaluations d’impact environnemental doivent être réalisées pour toutes les activités de développement au voisinage du bien qui sont susceptibles d’avoir un impact sur sa valeur universelle exceptionnelle. L’intégrité du site à long terme bénéficierait du renforcement de la gestion entretenant la réserve dans le cadre d’un écosystème de Selous plus vaste, et de prises de mesures nécessaires pour le maintien de son lien fonctionnel à la Réserve de gibier de Niassa au Mozambique. 

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Réserve de gibier de Selous

Éléphants, rhinocéros noirs, guépards, girafes, hippopotames et crocodiles vivent en très grand nombre dans cet immense sanctuaire de 50 000 km2 demeuré à peu près à l’abri de l’homme. Le parc comprend des zones de végétation variées, depuis les fourrés denses jusqu’à des prairies boisées bien dégagées.

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