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Peintures rupestres de la Sierra de San Francisco

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Destination les peintures rupestres de la Sierra de San Francisco

Dans la réserve d’El Vizcaíno, en Basse-Californie, la Sierra de San Francisco a abrité, depuis 100 av. J.-C. jusqu’à 1300 apr. J.-C., un peuple aujourd’hui disparu, qui a laissé un des plus beaux et des plus importants ensembles de peintures rupestres du monde. Celles-ci, remarquablement conservées en raison du climat sec et des difficultés d’accès, représentent des êtres humains et de nombreuses espèces animales. Elles reflètent la relation entre l’homme et son environnement et constituent l’expression la plus raffinée de la culture de ce peuple. La composition et la dimension des peintures, ainsi que la précision des tracés et la variété des couleurs, mais surtout le nombre de sites, font de ce travail artistique un témoin exceptionnel d’une tradition unique.

Valeur universelle exceptionnelle des peintures rupestres de la Sierra de San Francisco

Brève synthèse

La partie centrale de la péninsule de Basse Californie est la région du Mexique qui concentre l’un des ensembles les plus extraordinaires de l’art rupestre du pays, les Peintures rupestres de la Sierra de San Francisco. La région est isolée et a maintenu les peuples autochtones relativement à l’abri des influences continentales, ce qui a permis le développement d’un complexe culturel local. L’une des caractéristiques les plus importantes de la préhistoire péninsulaire est la production de masse d’art rupestre depuis l’Antiquité et le développement d’une tradition d’art rupestre intitulée « la grande peinture murale ».

La Sierra de San Francisco est la chaîne de montagnes qui abrite la plus forte concentration d’œuvres d’art rupestre préhistorique de grande peinture murale les mieux préservées et les plus spectaculaires du monde. Des centaines d’abris rocheux  et des panneaux parfois immenses,  avec des centaines, voire des milliers de motifs peints de couleurs vives, s’y trouvent dans un bon état de conservation. Le style est essentiellement réaliste et dominé par des représentations d’êtres  humains  et d’espèces de faune marine  et terrestre, peints en rouge, noir, blanc et jaune, qui illustrent la relation entre les humains et leur environnement et révèlent une culture très sophistiquée. Les peintures se trouvent à la fois sur les murs et sur les plafonds des abris rocheux nichés dans les versants de ravins difficiles d’accès. Les peintures de la région de San Francisco sont divisées en quatre groupes principaux – Guadalupe, Santa Teresa, San Gregorio et Cerritos. Les sites les plus importants sont Cueva del Batequì, Cueva de la Navidad, Cerro de Santa Marta, Cueva de la Soledad, Cueva de las Flechas et Grutas del Brinco.
Le paysage de la région est un autre trait remarquable, qui doit être appréhendé comme le vaste espace physique dans lequel, à travers l’art rupestre, se sont exprimés les premiers habitants chasseurs-cueilleurs qui y ont vécu  du Pléistocène terminal (10.000 ans av. J.-C.) jusqu’à l’arrivée des missionnaires jésuites à la fin du XVIIe siècle. Les traditions culturelles, dont les racines remontent au XVIIIe siècle, se sont maintenues et la Sierra a une importante valeur sociale dans le rôle que joue la culture dans la préservation des liens traditionnels entre les communautés de montagne, les Californiens du Sud et les Mexicains en général.

Critère (i): Les peintures rupestres  de la Sierra de San Francisco, région de Basse Californie, sont parmi les plus remarquables concentrations d’art préhistorique du monde; elles sont aussi un étonnant  exemple de très belles manifestations d’expression culturelle humain. 

Critère (iii): L’ensemble de la Sierra de San Francisco est une illustration d’un groupe culturel qui a vécu dans les conditions climatiques rudes de la péninsule de Basse Californie puis qui a rapidement disparu après avoir été en contact avec les colons européens, et ce pour diverses raisons. 

Intégrité

Les Peintures rupestres de la Sierra de San Francisco couvrent  une superficie de 183.956 ha, où plus de 400 sites ont été répertoriés, les plus importants d’entre eux, plus de 250, se trouvant dans la réserve, près de San Francisco et Mulege. Le bien inscrit présente un ensemble d’art rupestre remarquable qui justifie sa valeur universelle exceptionnelle. Les sites sont restés quasiment intacts  et en très bon état de conservation. L’intégrité des sites de peintures rupestres et de leurs abords est largement dû aux difficultés d’accès de  la zone et à la faible densité de population dans la région.
Authenticité

Les Peintures rupestres de la Sierra de San Francisco sont entièrement authentiques. Les projets limités de recherche et de conservation ont été minimes et n’ont pas affecté les matériaux, les formes et largement peu perturbé les sites.

Eléments requis en matière de protection et de gestion

Les Peintures rupestres de la Sierra de San Francisco sont protégés par la Loi fédérale de 1972 sur les monuments et zones artistiques, historiques et archéologiques et leur conservation est assurée par l’Institut national d’anthropologie et d’histoire (INAH). En outre, le bien est entièrement situé dans la Réserve de biosphère de Vizcaino, ce qui lui garantit une protection supplémentaire. Le plan de gestion est en vigueur depuis 1994 et s’est avéré une stratégie efficace pour l’administration des ressources culturelles du bien. Ce plan met l’accent sur l’importance de définir la signification de ce patrimoine, de sorte que toutes les stratégies de gestion  visent au maintien des valeurs qui en font l’importance. Une autre caractéristique clé  est l’implication totale de tous les groupes qui ont un intérêt dans la zone concernée. Le plan de gestion met l’accent sur des questions telles que l’atténuation de l’impact des visiteurs sur les sites, le contrôle et la surveillance de l’accès. Certaines mesures ont porté sur l’installation d’infrastructures provisoires dans sept des sites de peintures rupestres les plus visités et la définition de voies d’accès autorisées, de zones ouvertes au public ou restreintes, et de quatre niveaux d’accès pour les touristes. Ce système permet aux visiteurs de découvrir un large éventail de sites et en même temps de protéger la majorité de ceux qui sont très bien conservés. Ainsi, les sites les plus populaires sont restés ouverts dans le cadre du présent plan de gestion. Certaines menaces demeurent qui doivent être prises en compte, comme celles engendrées par  des projets de construction de routes dans la zone protégée qui mettraient en péril l’intégrité et l’équilibre entre le paysage et les sites d’art rupestre.

Les objectifs de gestion à  moyen et à  long terme incluent  l’obtention d’une protection juridique supplémentaire par le biais de la déclaration présidentielle de la zone; la création de  postes de garde permanents pour améliorer la surveillance, le renforcement  de la structure administrative et technique de l’Unité d’information de la Sierra de San Francisco, située dans la ville de San Ignacio, le renforcement des capacités des gardiens et des guides et l’amélioration d’infrastructures à faible impact.

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