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Le centre historique de Bruges

Découvrir le centre historique de Bruges

Bruges est un exemple exceptionnel d’habitat médiéval ayant bien conservé son tissu urbain historique tel qu’il a évolué avec les siècles et où le bâti gothique d’origine fait partie de l’identité de la ville. Bruges, l’une des capitales commerciales et culturelles européennes, a tissé des liens culturels avec différentes parties du monde. On associe cette cité à l’Ecole de peinture des Primitifs flamands.

Valeur universelle exceptionnelle du le centre historique de Bruges

Brève synthèse

Le centre historique de Bruges est un remarquable exemple de complexe architectural illustrant des étapes significatives de l’histoire commerciale et culturelle de l’Europe médiévale.

À l’époque médiévale, Bruges était connue comme la métropole commerciale au cœur de l’Europe.

La ville témoigne d’un échange considérable d’influences sur le développement de l’art et de l’architecture, en particulier du gothique de brique, qui est caractéristique de l’Europe du Nord et des régions de la Baltique. Cette architecture détermine fortement le caractère du centre historique de la ville.

Le mur d’enceinte de la ville, datant du XIIe siècle, a marqué les limites de la cité médiévale. Bien que les murs aient aujourd’hui disparu, ils demeurent clairement visibles, soulignés par les quatre portes encore debout, les remparts et un des châteaux d’eau défensifs. Le plan des rues médiéval, dont les principaux axes mènent vers les grandes places publiques, a pour l’essentiel été préservé, ainsi que le réseau de canaux qui, jadis utilisé à des fins mercantiles, a joué un rôle important dans le développement de la ville.

Au XVe siècle, Bruges fut le berceau des Primitifs flamands et un centre de mécénat et de développement pictural dont bénéficièrent des artistes tels que Jan van Eyck et Hans Memling. Bon nombre de leurs œuvres furent exportées et influencèrent les styles picturaux de l’Europe entière. Des collections d’une importance exceptionnelle sont restées dans la ville jusqu’à ce jour.

Si l’essor immobilier et urbain de la ville se poursuivit après son apogée économique et artistique à la fin du Moyen-Âge, Bruges n’a quasiment pas été touchée par la révolution industrielle du XIXe siècle. Aux XVIIIe et XIXe siècles, de nombreuses parcelles médiévales furent réunies en lots plus importants et de nouveaux quartiers apparurent également. Les exemples les plus saisissants d’interventions postmédiévales de grande envergure dans le centre historique sont l’urbanisation de Coupure (1751-1755), le Zand et la première gare ferroviaire (1838), le quartier du Théâtre (1867), le Koningin Elisabethlaan et le Gulden Vlieslaan (1897) et la création du quartier de Guido Gezelle (1920-1930).

Lors de la seconde moitié du XXe siècle, certains changements majeurs intervinrent avec Zilverpand (1976), la nouvelle bibliothèque publique (1975-1978), le nouveau palais de Justice et Kartuizerswijk (1980), Clarendam (1990) et Colettijnenhof (1997).

Bruges est caractérisée par une continuité qui se reflète dans l’harmonie relative des changements. Dans le cadre de cette continuité, la rénovation des façades de la fin du XIXe siècle a introduit un style néo-gothique particulier à Bruges. Le style de construction ‘néo-brugeois’ et sa philosophie de restauration sont devenus un sujet d’intérêt, d’étude et d’inspiration.

Ville toujours active et vivante aujourd’hui, Bruges a préservé les structures architecturales et urbaines qui documentent les différentes phases de son développement, dont la place centrale du marché avec son beffroi, les béguinages, ainsi que les hôpitaux, les complexes religieux et commerciaux et le tissu urbain historique. 

Critère (ii) : La ville historique de Bruges témoigne sur une longue période d’un échange d’influences considérable sur le développement de l’architecture, et en particulier sur le gothique en brique. Berceau de l’école des Primitifs flamands, elle a également favorisé des influences artistiques novatrices dans le développement de la peinture médiévale.

Critère (iv) : Le centre historique de Bruges est un remarquable exemple d’ensemble architectural. Les institutions publiques, sociales et religieuses de la ville illustrent des étapes significatives de l’histoire commerciale et culturelle de l’Europe médiévale.

Critère (vi) : Le centre historique de Bruges a été le berceau des Primitifs flamands et un centre de mécénat et de développement de la peinture au Moyen-Âge, dont des artistes tels que Jan van Eyck et Hans Memling ont bénéficié. 

Authenticité

Le centre historique de Bruges témoigne d’une continuité sur un site urbain occupé depuis le début du Moyen-Âge. Les archives municipales renferment des règlements et documents historiques de l’administration de la ville, condensés depuis le XIIIe siècle.

Habité en permanence, le centre historique de Bruges a conservé le tracé original des rues et places, canaux et espaces ouverts. C’est une silhouette très spécifique de tours et de grands édifices publics (tels que la cathédrale, le beffroi et les églises) qui domine la ville. Pour la plupart, les constructions ont conservé les parcelles de terre originales. Les transformations qui ont eu lieu au fil du temps respectent les changements fonctionnels dans la ville et ont été intégrées dans son authenticité historique, à l’instar des autres cités historiques telles que Sienne en Italie.

L’histoire de la ville est bien représentée dans les structures urbaines et architecturales qui unifient harmonieusement toutes les périodes de l’histoire depuis l’origine de la ville.

Depuis la seconde moitié du XIXe siècle, une grande attention a été accordée à l’histoire et à l’architecture de la ville et les grands débats sur les modalités ont suivi les tendances internationales dans le domaine de la restauration et de la conservation. Cette stratification chronologique et historique est clairement reconnaissable dans la morphologie et dans l’architecture urbaines et fait partie du caractère actuel de Bruges.

Certaines transformations modernes ont eu lieu au sein du bien mais leur impact sur l’ensemble du site est jugé mineur. 

Intégrité

La structure urbaine générale représente toujours le modèle médiéval « en forme d’œuf » que l’on voit sur la carte de Marcus Gerards (1562). En dehors des guerres de religion au XVIe siècle et de la Révolution française, Bruges a plus ou moins échappé à la dévastation associée aux autres conflits qui ont marqué cette partie de l’Europe, notamment les Première et Deuxième Guerres mondiales. De la même manière, la révolution industrielle du XIXe siècle n’a eu presque aucun impact sur la structure de base de la ville historique, à l’exception de la gare ferroviaire dans le sud-est de la ville.

Le bien inclut toutes les structures urbaines, ensembles connexes et constructions individuelles qui témoignent de son développement commercial et artistique et de l’héritage des philosophies de restauration du XIXe siècle.

La remarquable cohérence visuelle qui caractérise sa forme urbaine est sensible aux reconstructions. Des projets d’aménagement de grande envergure à proximité du bien pourraient avoir un impact négatif sur la relation entre le bien et son environnement.

Éléments requis en matière de protection et de gestion

Depuis 1972, le Département municipal en charge de la conservation et de la gestion du patrimoine guide, évalue et surveille étroitement toutes les modifications apportées à l’environnement urbain, en collaboration avec les services régionaux du patrimoine. Les règlements municipaux spécifiques en matière d’urbanisme sont très stricts et incluent un accord non modificandi lorsque des fonds municipaux sont alloués pour effectuer les travaux de restauration.

Près de la moitié des édifices au sein du centre historique sont classés ou inscrits à l’inventaire flamand du patrimoine bâti et sur la carte d’évaluation du patrimoine de la ville (un outil dynamique), qui sert d’instrument politique et de gestion. Dans le cas des bâtiments et sites classés, il y a un avis obligatoire et contraignant des autorités régionales du patrimoine.

La coordination, la communication et la promotion du bien du patrimoine mondial sont assumées, comme auparavant, par le Département municipal en charge de la conservation et de la gestion du patrimoine, en étroite collaboration avec tous les partenaires aux niveaux municipal et régional.

La conservation et la restauration des sites et monuments reposent sur une philosophie et une tradition de restauration où matériaux et techniques de construction d’origine sont le point de départ. Il n’y a jamais de nouvelles constructions au cœur de la ville sans évaluation artistico-historique minutieuse et tout se fait dans le respect constant de l’authenticité historique. En règle générale, les nouvelles constructions respectent le plan de lotissement, le schéma, les hauteurs, les matériaux etc. des environs. Les projets d’aménagement de grande envergure à proximité du bien restent une menace possible et nécessitent donc une attention particulière.

En conséquence, un plan de gestion du patrimoine mondial a été établi en 2012, coordonné par la ville de Bruges et son Département en charge de la conservation et de la gestion du patrimoine, composé d’une équipe de spécialistes qualifiés en histoire de l’art, en histoire de Bruges en général et en philosophie et pratique de restauration. Ce plan de gestion vise à encourager un développement approprié au sein de contraintes convenues par rapport aux caractéristiques reconnues de zones définies. Une commission d’experts pour l’UNESCO, mise en place par le conseil municipal en 2011, a soutenu l’élaboration du plan de gestion en 2012 et continue de donner des conseils.

Dans le prolongement du plan de gestion, des plans de conservation sont préparés ainsi que des plans de préservation, des plans d’enquête détaillée et un plan thématique d’aménagement du territoire pour le paysage urbain historique, couvrant l’intégralité du bien du patrimoine mondial.

Sur le plan historique et typologique, la ville abrite un mélange de fonctions. Cette diversité est une caractéristique urbaine essentielle qui doit être préservée et protégée. Cet élément, tout comme la structure urbaine historique et les caractéristiques architecturales spécifiques et diverses qui témoignent de l’évolution de Bruges, est au cœur même de la gestion future du bien. Néanmoins, Bruges est une ville vivante, où les développements et les changements devraient être possibles mais uniquement dans des lieux appropriés et dans le respect de la morphologie urbaine de parcelles citadines fermées limitées par des rues et ruelles dans le centre historique.

L’expansion est possible dans la région du grand Bruges qui, historiquement et politiquement, était liée à la ville (« Brugs Ommeland », ou les environs de Bruges) et du ZeeBruges (le port de Bruges). Afin de protéger le cadre du bien, des liens effectifs entre les intérêts de cette grande ville de Bruges et le bien, en termes de planification et de protection, sont requis et en cours. D’importantes vues de et sur le bien doivent être protégées et seront incorporées dans les outils d’urbanisme.

D’un point de vue touristique, Bruges a fait de considérables efforts pour gérer l’impact des visiteurs. Le développement d’un tourisme culturel durable de grande qualité continuera de rester la base de la politique municipale à cet égard, avec une attention spécifique aux événements et activités en rapport avec les Primitifs flamands.

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Bruges apparaît au IXe siècle en tant que place forte du comté de Flandre. En 1134, un raz-de-marée a pour conséquence bénéfique d’ouvrir un bras de mer, le Zwin, donnant un accès direct à la mer pour la ville, ce qui entraîne un développement urbain spectaculaire entre le XIIe et le XVe siècle, avec le creusement de nombreux canaux. Forte de son indépendance communale symbolisée par son beffroi, Bruges devient une plaque tournante portuaire, commerciale et financière centrale dans l’Europe du Moyen Âge, reliant les pays de la mer du Nord et de la Baltique à la Méditerranée. Les riches marchands brugeois traitaient avec ceux de toute l’Europe. La première bourse de valeurs de l’histoire est née à Bruges au XIIIe siècle. Au XVe siècle elle est la plus grande place financière d’Europe. Cet essor économique entraîne également une floraison culturelle et artistique. Elle a été le centre le plus important pour les peintres primitifs flamands, qui ont révolutionné la peinture occidentale, et dont les œuvres sont aujourd’hui dispersées dans les grands musées du monde entier. Mais le Zwin s’ensabla peu à peu aux XVe et XVIe siècles, éloignant progressivement la ville de son accès à la mer, ce qui provoqua un déclin économique irrémédiable au profit de sa voisine, Anvers. Bruges est alors tombée au rang de simple ville provinciale.

Aujourd’hui, Bruges possède de nombreux musées, des lieux touristiques, comme le beffroi, un nouveau port moderne et important (Zeebruges) mais aussi et encore deux clubs de football : le FC Bruges en première division belge et le Cercle de Bruges KSV en première division belge, tous les deux évoluent dans le stade Jan Breydel.

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