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La Kalâa des Béni Hammad

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Dans un site montagneux d’une saisissante beauté, les ruines de la première capitale des émirs hammadides, fondée en 1007 et démantelée en 1152, nous restituent l’image authentique d’une ville musulmane fortifiée. Sa mosquée, avec sa salle de prière de 13 nefs à 8 travées, est l’une des plus grandes d’Algérie.

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La Kalâa (ou Kalaa ou Qalâa ou Qal’a) des Banû Hammad (ou Béni Hammad) est un site archéologique situé dans la wilaya de M’Sila, dans la commune de Maâdid, en Algérie. Le site est classé patrimoine mondial par l’UNESCO depuis 1980.

Les terres occupées par les Sanhadja du Maghreb central sont des montagnes d’une altitude moyenne voisine de mille mètres et les villes capitales sont construites en bordure des plaines sur des terrasses élevées protégées par des pics ou des chaines peu pénétrables. Ce sont des nids d’aigles d’où la vue pénètre au loin dans la plaine et surveille l’ennemi. Achir et Kalaâ se posent comme des sentinelles devant d’éventuels assaillants.

La Kalâa est fondée en 1007 par Hammad ibn Bologhine, fils de Bologhine ibn Ziri Menad Abou Ziri (fondateur d’Alger), qui obtient de son suzerain Badis, prince ziride d’Ifriqiya, l’autorisation d’édifier une ville et d’en faire sa capitale. Il y engage durant deux ans de grands projets de construction. La position de la nouvelle citadelle présente des avantages stratégiques encore supérieurs à ceux d’Achir. Hammad s’empresse de la fortifier et, selon Ibn Khaldoun, de la peupler avec les habitants de Msila et de Hamza (Bouira) après avoir détruit leurs villes, ainsi que des Djerawa.

Le lieu est déjà habité par les Numides : une mosaïque représentant le triomphe d’Amphitrite est découverte en 1898 à 700 mètres à l’est de la ville et déposée au musée des Antiquités d’Alger. Selon les chroniqueurs arabes et notamment Ibn Hammad qui signale qu’il s’appelait château de Kiana mais aussi fort du Miroir, il sert de refuge à Abu Yazid (« l’homme à l’âne ») dans sa révolte contre les califes fatimides Al-Qaim et Al-Mansur

L’emplacement de la capitale des Hammadides est resté vierge de toute autre construction depuis le Moyen Âge. Les premières fouilles conduites par Paul Blanchet en avril 1897 ont pour objet le donjon du Manar. Le général Léon de Beylié poursuit en 1908 le dégagement du palais du Lac et de la grande mosquée. Les dernières fouilles avant l’Indépendance de l’Algérie ont été menées par Lucien Golvin de 1951 à 1956 puis de 1960 à 1962. À partir de 1964, Rachid Bourouiba a dirigé chaque année de nouvelles campagnes. On peut ainsi se faire aujourd’hui une idée plus exacte des monuments de la Kalâa que de ceux d’Achir.

La ville comprenait, à l’intérieur d’une fortification de 7 kilomètres, d’une largeur variant entre 1,20 m et 1,60 m, détruite par la suite par les Almohades, une quantité importante de monuments, parmi lesquels une grande mosquée et son minaret, ainsi que le donjon du Manar, le palais du Manar, le palais du Lac, le palais du Salut, des citernes et bassins. Trois portes, Bab al-Aqwas, Bab Djenan et Bab Djerawa, donnaient accès à la ville, dont seules les deux premières subsistent. Deux monuments émergent encore du sol: le minaret de la mosquée dont on devine assez bien le décor et le donjon du Manar qui domine la falaise de l’oued Fredj.
La Kalâa (« forteresse ») est située à plus de 1 000 mètres d’altitude sur le versant sud du djebel Maadid à la limite nord des plaines du Hodna. Elle est entourée au nord par le djebel Takerboust (Guerboussa ou Gribissa) qui culmine à 1 458 mètres, à l’ouest par le mont Gorayn (1 190 mètres), à l’est par la vallée de l’oued Fredj dont les gorges constituent un rempart naturel. Le Takerboust présente sur son flanc une série de plis couchés qui ondulent suivant la forme des croupes découpées le long de sa pente sud. La seule voie d’accès est au sud un col sinueux qui longe la vallée de l’oued et qui s’ouvre sur la plaine du Hodna.

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