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Les frontières de l’Empire romain – le limes du Danube (segment occidental)

Les frontières de l’Empire romain – le limes du Danube (segment occidental)

Le segment occidental couvre environ 600km de l’ensemble de la frontière de l’Empire romain formée par le Danube. Ce bien constituait une partie de la frontière beaucoup plus vaste de l’Empire romain qui encerclait la mer Méditerranée. Le limes du Danube témoigne des spécificités de cette partie de la frontière romaine grâce à une sélection de sites qui représentent des éléments clés (voies, forteresses légionnaires et les installations qui y sont associées, petits forts et camps temporaires) et au rapport de ces structures à la topographie locale.

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Le limes de Germanie supérieure et de Rhétie matérialisait la frontière extérieure de l’Empire romain sur une longueur de 550 km entre le Rhin à Rheinbrohl et le Danube à Ratisbone. Il est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2005. Cette fortification devait protéger l’empire entre la fin du premier et le milieu du troisième siècle de notre ère2. C’était un mur essentiellement constitué de palissades, de fossés et de tours de guet, accompagné d’une infrastructure de forts, de bâtiments et de diverses routes à travers les forêts de cette région. Après les graves assauts répétés des Germains autour de l’an 260, les Romains ont finalement renoncé à ce territoire et se sont rétractés sur les rives gauche du Rhin et droite du Danube, car les fleuves constituaient une frontière plus facile à défendre.

La raison d’être du limes a fini par être oubliée avec le temps: De là les vielles appellations populaires de mur du diable et Pfahlgraben (fossé de palissades) en allemand.

Le limes de Germanie inférieure correspondait à la frontière entre la province romaine de Germanie inférieure et le territoire de Germanie (Germania magna), qui était occupé par les peuples germaniques. Il séparait les parties à gauche du Rhin y compris les actuels Pays-Bas (qui faisaient partie de l’Empire romain) des territoires à droite du Rhin, qui n’étaient alors que partiellement contrôlés par les Romains. Le limes de Germanie inférieure ne comprenait pas de mur, car il était formé par le fleuve. Il est classé au patrimoine de l’UNESCO en 2021.

On voit encore des vestiges du limes entre Abensberg en Bavière et la région de Cologne. À Dinkelsbühl, le Musée du Limes d’Aalen expose la présence romaine au travers d’un camp de cavaliers avec des animations pédagogiques. Une tour reconstruite se trouve à Kastell Zugmantel, une porte et un pan de mur à Saalburg. Il y a aussi le musée de découverte « RömerWelt » sur le Caput Limitis (le début du limes de Germanie supérieure et de Rhétie) à Rheinbrohl.

Les limes romains n’avaient sans doute pas exclusivement une fonction défensive, et n’avaient pas pour objet de rendre la frontière infranchissable. Les recherches récentes laissent penser qu’ils devaient également marquer vis-à-vis de l’intérieur la limite des espaces dans lesquels l’Empire assurait la sécurité. Rome étendait son influence bien au-delà, et les échanges commerciaux étaient importants. On assistait même parfois à l’installation de légionnaires au-delà du limes ou au recrutement d’auxiliaires germains. Certains chercheurs pensent que le limes aurait pu servir de rempart pour empêcher l’immigration illégale, et ils le comparent au système de clôture le long de la frontière américano-mexicaine.

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