Découvrir les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France
Table des matières
Tout au long du Moyen Âge, Saint-Jacques-de-Compostelle fut la plus importante de toutes les destinations pour d’innombrables pèlerins venant de toute l’Europe. Pour atteindre l’Espagne, les pèlerins devaient traverser la France, et les monuments historiques notables qui constituent la présente inscription sur la Liste du patrimoine mondial étaient des jalons sur les quatre routes qu’ils empruntaient.
Valeur universelle exceptionnelle
Brève synthèse
Tout au long du Moyen Âge, Saint-Jacques-de-Compostelle fut une destination majeure pour d’innombrables pèlerins de toute l’Europe. Pour atteindre l’Espagne, les pèlerins traversaient la France. Quatre voies symboliques partant de Paris, de Vézelay, du Puy et d’Arles et menant à la traversée des Pyrénées résument les itinéraires innombrables empruntés par les voyageurs. Églises de pèlerinage ou simples sanctuaires, hôpitaux, ponts, croix de chemin jalonnent ces voies et témoignent des aspects spirituels et matériels du pèlerinage. Exercice spirituel et manifestation de la foi, le pèlerinage a aussi touché le monde profane en jouant un rôle décisif dans la naissance et la circulation des idées et des arts.
De grands sanctuaires, tels que l’église Saint-Sernin à Toulouse ou la cathédrale d’Amiens – certain cités dans le Codex Calixtinus – ainsi que d’autres biens illustrent matériellement les voies et conditions du pèlerinage pendant des siècles. Soixante et onze éléments associés au pèlerinage ont été retenus pour illustrer leur diversité géographique, le développement chronologique du pèlerinage entre le XIe et XVe siècle, et les fonctions essentielles de l’architecture, comme l’ancien hôpital des pèlerins à Pons, ou le pont « des pèlerins » sur la Boralde. En outre, sept tronçons du Chemin du Puy sont inclus couvrant près de 160 km de route.
Critère (ii) : La route de pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle a joué un rôle essentiel dans les échanges et le développement religieux et culturels au cours du Bas Moyen Âge, comme l’illustrent admirablement les monuments soigneusement sélectionnés sur les chemins suivis par les pèlerins en France.
Critère (iv) : Les besoins spirituels et physiques des pèlerins se rendant à Saint-Jacques-de-Compostelle furent satisfaits grâce à la création d’un certain nombre d’édifices spécialisés, dont beaucoup furent créés ou ultérieurement développés sur les sections françaises.
Critère (vi) : La route de pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle est un témoignage exceptionnel du pouvoir et de l’influence de la foi chrétienne dans toutes les classes sociales et dans tous les pays d’Europe au Moyen Âge.
Intégrité
Les édifices et ensembles proposés représentent, dans leur diversité, une évocation fidèle du contexte du pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Il en est de même des tronçons de chemins proposés qui ne sont que des exemples de l’ensemble des routes empruntées par les pèlerins. Les ouvrages rencontrés sur les chemins ont en commun d’être les témoignages directs, conservés et transmis jusqu’à nous, de la pratique du pèlerinage tel qu’elle s’est déroulée en France durant le Moyen Âge. Cette puissance d’évocation intacte a permis de revitaliser l’approche culturelle du pèlerinage vers Compostelle. Les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France font l’objet, depuis les années 1990, d’une fréquentation sans cesse croissante, qui doit être conciliée avec les aménagements routiers.
Authenticité
Les établissements d’accueil et de soins présentés sont indubitablement voués au pèlerinage par les textes historiques et les éléments architecturaux ou de décor conservés. Les biens présentés illustrent de la façon la plus véridique et crédible l’ensemble des rituels et des pratiques liés au pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Ceux-ci incluent des routes, églises de pèlerinage ou simples sanctuaires, hôpitaux et ponts. Le parcours spirituel du pèlerinage était rythmé par la vénération des reliques des saints qui jalonnaient l’itinéraire. Les édifices les plus riches, points de passage privilégiés du parcours, sont reconnaissables à leurs dispositions architecturales spécifiques, propres à organiser la circulation des pèlerins. Les églises plus modestes, haltes de recueillement ou de repos situées sur les voies principales ou secondaires, sont attestées par leurs décors sculptés ou peints représentant des scènes religieuses ou des légendes liées à la dévotion à saint Jacques.
Éléments requis en matière de protection et de gestion
Les 71 édifices ou ensembles de bâtiments sont majoritairement propriété des communes, et dans quelques cas, propriété du Conseil départemental et de personnes privées. Les édifices religieux sont pour la plupart affectés au culte catholique. Leur conservation incombe à leurs propriétaires, avec l’aide financière et sous le contrôle technique et scientifique des services de l’État.
Ils font l’objet de mesures de protection prises en application du code du patrimoine (classement ou inscription au titre des monuments historiques), du code de l’environnement, ainsi qu’au titre des plans locaux d’urbanisme (PLU). Ces édifices génèrent également des périmètres de protection de 500 mètres. Certains de ces périmètres ont vocation à être modifiés afin de rendre le rayon de protection plus pertinent.
En outre, les espaces dans lesquels ils sont situés bénéficient également de protection soit au titre du code du patrimoine (sites patrimoniaux remarquables), soit au titre du code de l’environnement (site classé ou inscrit). Dans tous les cas, ces périmètres de protection rendent obligatoire l’avis des services territoriaux de l’architecture et du patrimoine pour toute autorisation de travaux.
Les sections de sentier faisant partie du bien inscrit sont des sentiers de grande randonnée (GR65) qui bénéficient, dans leur majeure partie, d’une protection au titre du plan départemental des itinéraires de promenade et de randonnée (PDIPR).
Ils bénéficient également de la protection au titre des abords des monuments historiques qui les jalonnent.
La gestion du bien est coordonnée au niveau national par le préfet de région Occitanie, qui a été nommé préfet coordonnateur. Celui-ci préside le comité de coordination interrégionale, qui réunit tous les ans l’ensemble des propriétaires des éléments du bien. Il s’appuie également sur l’Agence de coopération interrégionale et réseau des Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle (ACIR), gestionnaire du bien inscrit.
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