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Tr’ondëk–Klondike

Valeur universelle exceptionnelle

Brève synthèse

Tr’ondëk-Klondike est situé dans les terres des Tr’ondëk Hwëch’in, au nord-ouest du Canada. Ce bien en série comprend huit éléments constitutifs : Fort Reliance ; Ch’ëdähdëk (Forty Mile) ; Ch’ëdähdëk Tth’än K’et (Dënezhu Graveyard) ; Fort Cudahy et Fort Constantine ; Tr’ochëk ; Dawson City ; Jëjik Dhä Dënezhu Kek’it (Moosehide Village) ; et Tthe Zrąy Kek’it (Black City). Ces zones ont constitué des ressources et de zones culturelles importantes pour les ancêtres des Tr’ondëk Hwëch’in pendant des milliers d’années et ont été radicalement transformées pendant l’occupation coloniale de ces terres. Collectivement, les traces géographiques, structurelles et archéologiques qui caractérisent le bien en série Tr’ondëk-Klondike représentent une illustration matérielle rare et exceptionnellement préservée des modifications drastiques de l’utilisation des terres, des modèles d’établissement et de l’économie causées par la rapidité et l’ampleur de l’incursion coloniale des nouveaux arrivants à la recherche d’or et de minerais précieux dans les terres ancestrales de Tr’ondëk Hwëch’in. Le bien témoigne aussi des bouleversements qui ont touché le peuple autochtone entre 1874 et 1908, la dépossession de leurs terres ancestrales et leur marginalisation, ainsi que leur réponse et leur adaptation à l’affirmation coloniale progressive du Dominion de Canada nouvellement établi. Les éléments constitutifs sont aussi des lieux où, par la persistance et la renaissance des traditions, les Tr’ondëk Hwëch’in ont perpétué et maintenu leur identité culturelle distincte.

Critère (iv) : Tr’ondëk-Klondike comprend des vestiges archéologiques immobiliers, des structures bâties et des modèles d’établissement qui illustrent la rencontre dramatique, engendrée par la recherche effrénée de métaux précieux, entre les populations autochtones et des étrangers dans une région subarctique, la mainmise coloniale de ces derniers sur les terres, les ressources et les populations et la réponse du peuple autochtone à ces événements à la fin du XIXe siècle. Tr’ondëk-Klondike se distingue par la rareté de ses témoignages, lesquels illustrent de façon remarquable l’influence coloniale grandissante sur une période de temps limitée – depuis la construction du premier poste de traite des fourrures à Fort Reliance en 1874 jusqu’à la ruée vers l’or du Klondike de 1896-1898, et enfin la consolidation du pouvoir colonial en 1908.

Intégrité

Tr’ondëk-Klondike se situe entièrement dans les terres des Tr’ondëk Hwëch’in. Tous les éléments nécessaires pour démontrer l’intégrité de Tr’ondëk-Klondike – composés de campements et de sites de récoltes, de bâtiments, d’artefacts et d’éléments archéologiques enfouis – se trouvent dans les limites du bien en série, dont la taille est appropriée pour transmettre sa valeur universelle exceptionnelle. Les éléments principaux de l’environnement paysager qui offrent des liens fonctionnels entre les éléments constitutifs sont inclus dans les zones tampons, tandis que les vues plus larges et les perspectives depuis les éléments constitutifs vers le paysage environnant, les collines environnantes et les montagnes, qui contribuent à la compréhension de la valeur universelle exceptionnelle du bien, font partie intégrante de l’environnement plus large. Dans l’ensemble, le bien ne souffre pas des effets négatifs du développement ou de la négligence. Les témoignages matériels qui transmettent la valeur universelle exceptionnelle de Tr’ondëk-Klondike sont en bon état et les éléments constitutifs du bien sont protégés et gérés dans le cadre d’une législation et d’une politique appropriées, aucun élément constitutif n’étant exposé à des développements non planifiés ou illégaux.

Authenticité

L’authenticité de Tr’ondëk-Klondike est attestée tant par sa situation et son cadre que par les changements d’utilisation des sols et les modèles d’établissement par les Tr’ondëk Hwëch’in en réponse à l’incursion des étrangers dans leur territoire. Le bien comprend des témoignages relatifs aux acteurs coloniaux étrangers comme aux populations autochtones, qui démontrent des changements socio-économiques extrêmes et rapides ainsi que le maintien actif des traditions culturelles, de l’utilisation des ressources et des modèles d’établissements existants. L’authenticité de Tr’ondëk-Klondike est étayée par les récits et l’histoire orale du bien des Tr’ondëk Hwëch’in, l’évaluation et les rapports sur les ressources archéologiques et historiques ainsi que les archives et les documents. L’authenticité est également attestée dans la langue et d’autres formes de patrimoine immatériel, telles que les noms de lieux et l’ensemble des traditions, des lois et des coutumes des Tr’ondëk Hwëch’in connu sous le nom de Tr’ëhudè, ainsi que le cadre paysager et les vues depuis et vers le bien en série Tr’ondëk-Klondike.

Éléments requis en matière de protection et de gestion

Le bien est régi par un cadre juridictionnel et législatif solide et complet, sur quatre niveaux de gouvernement, qui protège les ressources historiques et archéologiques de Tr’ondëk-Klondike. La protection et la gestion du bien en série sont assurées par les politiques et la législation territoriale, fédérale, municipale et des Tr’ondëk Hwëch’in. La législation des Tr’ondëk Hwëch’in correspond à la gouvernance traditionnelle, aux pratiques traditionnelles, à la planification communautaire et aux politiques de conservation.

Les lois et les politiques territoriales, fédérales et municipales contribuent à la protection, aux pratiques de conservation, à la gestion et à la reconnaissance juridique de la planification communautaire et de la désignation officielle des sites historiques. Tous les éléments constitutifs sont classés soit comme des sites historiques nationaux, territoriaux ou municipaux, soit comme des lieux de sépulture protégés, ou identifiés dans l’entente finale des Tr’ondëk Hwëch’in, qui définit les dispositions concernant la protection et la gestion. Le protocole d’entente (MoU) sur la gestion et la protection conjointe de Tr’ondëk-Klondike et le plan de gestion du site du patrimoine mondial Tr’ondëk-Klondike offrent un cadre pour les quatre niveaux de gouvernement qui assument des responsabilités de réglementation, de gestion et d’administration du bien. Le plan de gestion décrit les principes, les objectifs et les responsabilités de chaque partenaire et s’appuie sur des plans de gestion existants pour les sites individuels du patrimoine désignés.

Les défis de gestion et de protection du bien à long terme comprennent les effets du changement climatique et d’autres facteurs environnementaux ; le processus de prise de décision a été renforcé afin d’écarter les menaces liées à l’exploitation minière. © UNESCO – Le Centre du Patrimoine mondial. Tous droits réservés.

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