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Un touriste de Charleroi interpellé en voyage par les autorités indiennes en raison d’un ancien GPS

Un touriste de Charleroi interpellé en voyage par les autorités indiennes en raison d’un ancien GPS

« Incredible India », proclame le célèbre slogan touristique de ce pays aux 1,4 milliard d’habitants. Cependant, le voyage de Michel Stenuit, un Carolo de 68 ans habitué des destinations lointaines, a été tout sauf incroyable, mais plutôt éprouvant.
Son séjour en Inde du Nord a pourtant bien commencé. Pendant 28 jours en octobre, Michel prévoyait de visiter les sites emblématiques du nord de l’Inde en compagnie de deux amis, dont un Namurois. Le programme promettait une immersion totale avec la découverte de Delhi et de ses joyaux architecturaux, un trek de cinq jours dans l’Himalaya, la visite du temple d’or des Sikhs dans le Pendjab, de Varanasi (Bénarès) et du Gange sacré, ainsi que des lieux bouddhistes renommés.
Mais tout ne s’est pas passé comme prévu. À mi-chemin du voyage, à Amritsar dans le Pendjab, le trio devait prendre un avion pour rejoindre la prochaine étape de leur parcours. Les contrôles de sécurité habituels ont été effectués, et c’est là que l’incident a eu lieu. Les militaires ont découvert un GPS Garmin dans le sac à dos de Michel Stenuit.
Pour le Carolo habitué à utiliser cet appareil lors de ses randonnées, il s’agissait d’un objet anodin et datant de dix ans. Malheureusement, cette région du Pendjab interdit d’importer ce type d’appareil, ce que Michel ignorait bien évidemment. Malgré ses explications, les douaniers ont considéré l’objet comme suspect, ignorant les GPS intégrés dans les smartphones de tous les voyageurs présents à l’aéroport. Après plusieurs appels à leur hiérarchie, les douaniers ont exigé que le bagage de soute de Michel soit retiré de l’avion. Ses compagnons ont alors décidé de poursuivre leur voyage, persuadés que tout se règlerait rapidement.
Ce n’était que le début des ennuis pour Michel. Interrogatoire, prises d’empreintes, il a été ramené dans l’hôtel où il logeait avec l’interdiction formelle de quitter la ville. Une enquête policière a été ouverte afin de déterminer si le GPS était utilisé à des fins illégales. Pendant près de quinze jours, Michel Stenuit a été isolé, enfermé dans sa chambre d’hôtel, sans comprendre ce qui lui arrivait, ni comment cette histoire ubuesque allait se terminer. Il a commencé à désespérer, se demandant s’il serait jugé ou même incarcéré.
Heureusement, Michel a pu compter sur le soutien moral de ses amis qui le contactaient régulièrement ainsi que sur le représentant de l’agence de voyage, Planet India, qui maintenait le contact avec le policier en charge de l’enquête. Cependant, les échanges avec ce dernier étaient compliqués en raison de la barrière de la langue, le policier ne parlant qu’hindi. Les promesses du policier de résoudre l’affaire le lendemain étaient toujours vagues. Une fois venu à l’hôtel, le policier a réalisé, après les explications de Michel, que pour faire fonctionner le GPS, il fallait simplement mettre des piles. Cette situation devenait de plus en plus incroyable et incompréhensible pour le Carolo qui désespérait de voir cette histoire se terminer.
Finalement, Planet India a réussi à trouver un avocat à Amritsar. Michel Stenuit a dû verser 50 000 roupies (560 €) à l’avocat pour s’occuper de cette affaire et 50 000 roupies de « frais de justice ». Ce paiement a semble-t-il permis au policier d’avoir une illumination et de comprendre que le vieux GPS de randonnée de Michel n’était en aucun cas un appareil d’espionnage sophistiqué. Après quinze jours d’incertitude et d’angoisse, Michel a enfin reçu un papier autorisant sa sortie de la ville, mais uniquement en train, pas en avion.
Entretemps, son vol de retour prévu pour le 31 octobre était déjà parti. De retour à Delhi, où son ami namurois l’attendait, Michel a dû acheter un nouveau billet pour rentrer en Belgique, atterrissant le 3 novembre.
Si Michel Stenuit est heureux d’être revenu au pays, son voyage en Inde restera un souvenir amer. Cette « aventure » lui a causé beaucoup de tracas et d’argent supplémentaire avec les chambres d’hôtel supplémentaires, les frais d’avocat et le billet d’avion aller-retour. Il est certain qu’il ne retournera pas en Inde de sitôt.
Malgré cette situation difficile, l’ambassade de Belgique n’a pas été d’une grande aide pour Michel. Bien qu’elle ait contacté le policier en charge de l’enquête pour connaître l’état de la situation, ce dernier a estimé qu’il s’agissait d’une affaire judiciaire ne la concernant pas. L’ambassade a également proposé des avocats, mais ceux-ci se trouvaient dans d’autres villes de l’Inde, à des centaines, voire des milliers de kilomètres d’Amritsar. Michel a trouvé cette « aide » plutôt légère.
Cette mésaventure souligne l’importance de se renseigner sur les règlements et les interdictions locales avant de voyager dans un pays étranger. Un simple objet du quotidien peut se transformer en un problème majeur et causer des complications inattendues. Néanmoins, Michel Stenuit reste déterminé à continuer à explorer le monde, même si cette expérience en Inde lui a laissé un goût amer dans la bouche.

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