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Tumuli de Gaya

Valeur universelle exceptionnelle

Brève synthèse

Les tumuli de Gaya sont un bien en série composé de sept cimetières créés par les membres de la Confédération de Gaya, un ensemble ancien de plusieurs chefferies qui perdura du Ier siècle EC au milieu du VIe siècle EC dans la partie méridionale de la péninsule coréenne. Ces sept cimetières sont les tumuli de Daeseong-dong, les tumuli de Marisan, les tumuli d’Okjeon, les tumuli de Jisan-dong, les tumuli de Songhak-dong, les tumuli de Yugok-ri et Durak-ri, et les tumuli de Gyo-dong et Songhyeon-dong.

Par leur répartition géographique et les caractéristiques de leur situation, leurs types de sépultures et leur mobilier funéraire, le bien témoigne du système politique particulier de Gaya, dans lequel les chefferies affiliées pouvaient exister en tant qu’entités politiques autonomes et égales, tout en partageant des affinités culturelles. La Confédération de Gaya a su faire preuve de souplesse aux transformations politiques dans l’ancienne Asie de l’Est et contribué au maintien de l’équilibre des pouvoirs dans la région en coopérant au niveau interne et en participant à des échanges avec les États voisins.

Les sept cimetières sont les lieux d’inhumation des hauts dirigeants des sept chefferies de Gaya qui se développèrent de manière indépendante sur différents sites dans la partie méridionale de la péninsule coréenne. Ces cimetières sont tous situés sur des terrains élevés au centre d’une chefferie et accueillent des tombes groupées de manière dense, construites sur une longue période. Cette dispersion des groupes de tombes monumentales et élaborées témoignant de pratiques funéraires communes pour le choix de l’emplacement et la construction de tombes d’un statut élevé, atteste l’existence de multiples entités politiques puissantes et autonomes vivant sous l’influence de la même culture.

Les cimetières présentent tous un type particulier de chambre funéraire revêtue de pierres et ont généré une forme distincte de poterie, respectivement connues sous le nom de chambre funéraire revêtue de pierres de type Gaya et de poterie de style Gaya. Ces caractéristiques communes servent de base à l’identification des limites territoriales de la Confédération de Gaya. Des variations individuelles peuvent encore être observées au sein de ces deux indicateurs, ce qui permet d’identifier les limites de chaque chefferie et d’attester leur autonomie politique. D’autres objets funéraires, tels que des armes en fer, reflétant des niveaux semblables de puissance militaire, et des biens du commerce importés dans la Confédération de Gaya et échangés au sein de celle-ci montrent comment les sept chefferies existaient en tant qu’entités politiques égales et maintenaient un niveau de parité interne.

Critère (iii) : Les tumuli de Gaya apportent un témoignage exceptionnel sur Gaya, une civilisation ancienne unique de l’Asie de l’Est, qui coexista avec ses voisins plus fortement centralisés, mais maintint un système politique confédéral distinct. Le bien est un témoignage important de la diversité existant entre les anciennes civilisations de l’Asie de l’Est.

Intégrité

Les tumuli de Gaya témoignent globalement du système politique distinct de Gaya, intégrant dans les limites des éléments constitutifs tous les attributs nécessaires pour transmettre la valeur universelle exceptionnelle, comme la répartition géographique, les caractéristiques de leur situation, les types de sépultures et d’objets funéraires.

Les attributs archéologiques du bien sont pour la plupart conservés en bon état. Les zones constitutives sont suffisamment étendues pour montrer les caractéristiques topographiques et spatiales du bien et le processus de son développement.

Le bien bénéficie d’une protection gouvernementale rigoureuse en vertu de la loi sur la protection du patrimoine culturel et est peu susceptible de subir les effets négatifs du développement ou de la négligence. Certains cimetières ont été affectés par l’urbanisation proche, mais pas dans une mesure suffisante pour avoir un impact négatif sur leurs attributs.

Authenticité

Les sept cimetières remplissent les conditions d’authenticité en termes de forme et de conception, de matériaux et de substance, de situation et de cadre.

Les fouilles au sein du bien ont été menées de façon minimale et uniquement à des fins universitaires ou de conservation par des instituts spécialisés. Les fouilles réalisées jusqu’à présent ont confirmé l’authenticité des structures des sépultures, des méthodes de construction des tertres funéraires, et des matériaux de construction. Les travaux de réparation dans le cadre des éléments constitutifs sont exécutés par des professionnels spécialisés dans le patrimoine, agréés au niveau national, et veillent à ce qu’il n’y ait aucun impact sur la valeur universelle exceptionnelle. Ils sont basés sur les résultats de la recherche archéologique et n’ont lieu qu’après une analyse approfondie de la forme, de la structure, des matériaux et des méthodes de construction d’origine. 

Bien que les environnements plus larges des éléments constitutifs du bien aient évolué dans une certaine mesure, peu de changements se sont produits dans leur situation et dans la topographie, les principaux attributs qui transmettent la valeur universelle exceptionnelle.

Éléments requis en matière de protection et de gestion

Le bien est sauvegardé par la loi sur la protection du patrimoine culturel et d’autres règles et règlements. Chacun des sept cimetières a été désigné au niveau national comme zone patrimoniale et bénéficie du statut de « site historique ». Les zones tampons sont pour la plupart incluses dans la zone de préservation de l’environnement historique et culturel de chaque cimetière (un niveau supplémentaire de protection accordé à une zone patrimoniale) et sont donc couvertes par des restrictions de développement strictes.

L’autorisation de tout changement dans l’état actuel du bien relève de la responsabilité de l’Administration du patrimoine culturel et la gestion sur site est assurée par les gouvernements locaux concernés. La recherche archéologique et les travaux de réparation sur le bien sont menés par des groupes et des particuliers certifiés professionnellement dans le respect du principe absolu du maintien de l’authenticité et de l’intégrité. Les objets funéraires provenant du bien sont dévolus à l’État et conservés dans des musées et d’autres instituts de recherche. Les fonds nécessaires pour la gestion et la conservation du bien sont fournis par l’Administration du patrimoine culturel et les gouvernements locaux concernés.

Un plan de conservation a été préparé pour chaque cimetière. Le Bureau chargé de la proposition d’inscription au patrimoine mondial des tumuli de Gaya dirige les activités de suivi sur le bien d’une manière intégrée. Le Bureau chargé de la proposition d’inscription a également élaboré un plan de gestion intégrée. Des installations de prévention des catastrophes ont été mises en place sur chaque site. Un réseau de coopération étroite pour la prévention des catastrophes a été établi pour chaque cimetière avec les organisations concernées. Les résidents locaux participent à l’interprétation du patrimoine et aux activités de suivi.

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