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Paysage culturel des ǂKhomani

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Le paysage culturel des ǂKhomani est situé à la frontière avec le Botswana et la Namibie, dans la partie septentrionale du pays, coïncidant avec le parc national Kalahari Gemsbok. Cette grande étendue de sable contient des traces d’occupation humaine depuis l’Âge de la pierre jusqu’à nos jours, et est associée à la culture des ǂKhomani San. Ce peuple, autrefois nomade, élabora des stratégies de subsistance pour faire face aux dures conditions de vie du désert. Il a développé des connaissances spécifiques en ethnobotanique ainsi que des pratiques culturelles et une vision du monde liées aux caractéristiques géographiques de son environnement. Le paysage culturel des ǂKhomani reflète le mode de vie qui fut prédominant dans la région et façonna le site durant des milliers d’années.

Valeur universelle exceptionnelle du paysage culturel des Khomani

Brève synthèse

Le paysage culturel des ǂKhomani est situé à la frontière avec le Botswana et la Namibie, dans la partie septentrionale du pays. Le bien comprend une vaste zone qui coïncide avec le parc national Kalahari Gemsbok (PNKG). La grande étendue de dunes de sable forme un paysage qui contient des traces matérielles d’occupation humaine depuis l’âge de la pierre jusqu’à nos jours et est associée à la culture du peuple ǂKhomani et du peuple San qui est lié. Le paysage intègre des lieux d’intérêt concernant l’histoire, la migration, les moyens de subsistance, la mémoire et les ressources, passées et présentes, des ǂKhomani et du peuple San associé et d’autres communautés et témoigne de leurs réponses adaptatives et de leur interaction pour survivre dans un environnement désertique. Les ǂKhomani et le peuple San associé, qui furent autrefois nomades comptent parmi les dernières communautés indigènes d’Afrique du Sud. Ils élaborèrent des stratégies de subsistance pour faire face aux conditions environnementales extrêmes et développèrent des connaissances spécifiques en ethnobotanique et sur le veld, ainsi que des pratiques culturelles et une vision du onde où des caractéristiques géographiques représentent des liens symboliques entre les hommes, les animaux sauvages et la terre.

Les ǂKhomani sont en train de récupérer activement leur savoir, leurs pratiques et traditions, redonnant vie à un riche paysage associatif grâce, également, à la survie des derniers locuteurs des langues !Ui-Taa dans la communauté ǂKhomani. Le paysage culturel des ǂKhomani reflète la philosophie de ce peuple et du peuple San associé, consistant à vivre de la terre d’une manière douce et à se considérer comme faisant eux‑mêmes partie de la nature, dans un paysage où il existe un rapport de respect entre les hommes, les plantes et les animaux, qui les relie à la terre d’une manière unique symbolisant la durabilité.

Critère (v) : Le paysage culturel des ǂKhomani exprime d’une manière unique le mode de vie, basé sur la chasse et la cueillette, pratiqué par les ancêtres de tous les hommes modernes ; de même que les technologies simples et cependant hautement perfectionnées, qu’ils utilisaient pour exploiter des ressources rares comme l’eau, trouver des aliments végétaux dans un environnement extrêmement hostile, et affronter des phénomènes naturels comme la sécheresse et des prédateurs.

Critère (vi) : Le paysage culturel ǂKhomani reflète, en leur étant associé, le savoir ethnobotanique et les souvenirs intégrés dans les langues !Ui-Taa, qui sont toujours parlées par la communauté ǂKhomani, illustrant un mode de vie et des croyances virtuellement éteints.

Intégrité

En tant que paysage associé, le paysage culturel des ǂKhomani est une vaste zone du côté sud-africain du parc transfrontalier Kgalagadi (PTK), qui est suffisamment grande pour contenir une représentation relativement complète des valeurs, caractéristiques et processus paysagers, qui transmettent la manière particulière dont les peuples étaient reliés à la terre. Cette zone est également suffisamment étendue pour abriter les éléments matériels du paysage et de la culture, comme les dunes vastes et ouvertes, des exemples d’architecture bochimane et la « légèreté » d’être dans le désert. Les sites archéologiques des dunes demeurent largement intacts et les noms de lieux importants ont été enregistrés, avec cartographie de ces lieux. Les éléments plus vulnérables sont les langues parlées par les ‡Khomani, qui sont promues grâce aux activités conjointes de la communauté et d’organisations non-gouvernementales (ONG) qui l’appuie. Dans les zones extérieures au bien, il existe un certain nombre d’établissements et de sites qui jouent un rôle dans la mémoire culturelle des ǂKhomani et de leur diaspora.

Le développement de la construction de logements, l’agriculture commerciale et le parc national géré par l’État ont changé le paysage culturel au cours du dernier siècle, provoquant de graves perturbations dans les traditions vivantes des ǂKhomani San et des familles associées. Toutefois, des liens avec le paysage persistent et sont en cours de rétablissement depuis la réussite de l’action en restitution des terres. L’Institut San Sud-Africain (ISSA) et d’autres institutions ont travaillé avec les ǂKhomani pour enregistrer des systèmes de savoir, la langue et l’histoire orale, transmis au travers de récits. Le camp dans le bush Imbewu est situé dans la profondeur des dunes du parc patrimonial !Ae!Hai Kalahari, qui est situé dans la partie méridionale du PNKG. Le camp Imbewu appartient à la communauté ǂKhomani-Mier. Ici, la tradition de la « veldskool » (signifiant « école du bush ou champ ») est mise en pratique régulièrement, offrant aux jeunes gens de la communauté l’occasion d’apprendre auprès des anciens à découvrir les plantes, les animaux, les interrelations écologiques ainsi que le monde spirituel.

La valeur universelle exceptionnelle du bien est valorisée par son association avec le territoire plus large sur lequel les familles ǂKhomani ont migré au rythme des saisons et qu’elles ont partagé avec les !Kung dans le sud du Botswana.

Authenticité

Le paysage culturel des ǂKhomani reflète les liens culturels qu’un groupe restreint du peuple ǂKhomani San a conservés avec son pays. Ces associations sont exprimées par des attributs matériels et immatériels, les premiers étant essentiellement représentés par des témoignages archéologiques, les seconds intégrant le savoir ethnologique et du « veld », ainsi que la persistance de la mémoire linguistique, celle-ci étant désormais soutenue par des ONG et des universitaires qui documentent la langue et la culture de façons accessibles. Les ǂKhomani ont recouvré leurs droits symboliques et culturels sur cette terre, dont les droits d’utiliser les ressources et les droits de chasse traditionnels dans une grande partie du parc. Cela contribue à assurer la renaissance culturelle des ǂKhomani et garantit que leur culture ne deviendra pas une « culture de musée ». À cet égard, un élément important est constitué par les connexions écologiques plus larges et, même, finalement sociales, rendues possibles par le PNK, y compris la réactivation d’anciens réseaux sociaux avec des communautés au Botswana. Les ǂKhomani ne reprendront pas une « authentique » existence nomade de chasseurs-cueilleurs. Pourtant, l’existence continue du savoir-faire bush et des compétences en pistage, la persistance de pratiques culturelles comme la dance, les guérisons, le chant, les récits, contribuent à maintenir l’association avec le bien de même que l’esprit indéfinissable de « Boesman wees » (« être un Bochiman »). L’authenticité est encore valorisée par le cadre plus large du paysage culturel ǂKhomani, en tant que partie du paysage culturel plus vaste des terres centrales |Xam et ǂKhomani.

Éléments requis en matière de protection et de gestion

Le paysage culturel des ǂKhomani est entièrement situé à l’intérieur du parc national Kalahari Gemsbok (PNKG), dont il forme l’élément culturel prépondérant, et est également inclus dans le parc transfrontalier Kgalagadi (PTK). Ces deux parcs fournissent un statut officiel de protection obligatoire en tant que zones protégées. Les lois pertinentes sur la protection de l’environnement sont la loi nationale sur la gestion environnementale, 1998 (LNGE) ; gestion environnementale nationale : loi sur les aires protégées n. 57/2003 (GENLAP) et gestion environnementale nationale : loi sur la biodiversité. Tous les sites archéologiques au sein du paysage proposé pour inscription sont protégés au titre de la loi nationale sur les ressources patrimoniales n. 25/1999 (LNRP).

Côté Botswana, le bien est entièrement bordé par le parc national Gemsbok, qui forme également l’élément Botswana du PTK. Au‑delà des limites du PNKG, du côté sud-africain, on trouve les terres communales de la communauté Mier et des fermes privées. Il est envisagé d’exiger une consultation pour tout aménagement en cet endroit, afin d’éviter un impact négatif sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien.

Une protection complémentaire est fournie par le système de planification qui est réglementé par un arsenal de lois et d’instruments. Les municipalités locale et du district préparent un plan de développement intégré (PDI) – un instrument de planification stratégique qui guide et informe toutes les instances de planification, budgétisation, gestion et prise de décision d’une municipalité et est révisé annuellement (loi sur le système municipal (2000)). Le PDI 2016/17 pour la municipalité du district de ZF Mgcawu est en place. La loi sur l’aménagement et la gestion du territoire, 2013 (LAGT) prévoit que les sphères nationales, provinciales et locales du gouvernement préparent des cadres d’aménagement spatial (CAS), sur la base d’un cycle de 5 ans, pour représenter la vision de l’aménagement de l’espace et guider les décisions de planification et d’aménagement dans tous les secteurs du gouvernement.

Le cadre global de gestion du parc fournit un jeu bien établi de mécanismes légaux concernant le patrimoine, la conservation et la protection environnementale, qui s’applique à tous les parcs nationaux d’Afrique du Sud. Des mécanismes de révision des instruments de gestion du PNKG prévoient la mise à jour et l’intégration de dispositions et de mesures pour assurer la sauvegarde efficace du patrimoine matériel et immatériel conformément à la Convention de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel 2003 dont l’Afrique du Sud est signataire. La protection du patrimoine culturel est encore traitée dans le cadre du plan de développement intégré du PTK et des plans de gestion du parc patrimonial !Ae!Hai Kalahari (ci‑après simplement dénommé « parc patrimonial »), qui est entièrement situé à l’intérieur du PNKG. Le PNKG, agissant en collaboration avec le Conseil d’administration conjoint du parc patrimonial et un certain nombre d’ONG, fournit la capacité institutionnelle nécessaire exigée pour la protection du bien. Le soutien à long terme des associations culturelles des ǂKhomani San avec le bien et leur culture repose sur la capacité améliorée des communes, par ex. au travers de l’Association de la propriété communale (APC) ǂKhomani San, pour accroître leur implication dans tous les aspects de la gestion, de la conservation et de la sauvegarde du bien et pour veiller à ce que les avantages générés par le bien du patrimoine mondial améliorent l’évolution sociale et économique des ǂKhomani en tant que communauté, conformément à la Déclaration de Johannesburg sur le patrimoine mondial en Afrique et sur le développement durable de 2002, et au plan d’action de UNESCO 2012-2017 pour la région Afrique. La gestion du bien s’appuie sur divers plans de gestion : les plans de gestion du parc patrimonial et du PNKG orienteront un développement touristique approprié au sein du bien. Pour garantir la protection efficace et le soutien de la VUE, le plan de gestion du PNKG prévoit des dispositions appropriées pour protéger la VUE ainsi que l’intégrité et l’authenticité et prévenir tout impact négatif potentiel dû au développement, y compris le tourisme. Le recours aux procédures d’évaluation de l’impact sur l’environnement (EIE), de même que les critères stricts de l’évaluation de l’impact sur le patrimoine (EIP), conformément à la loi sud-africaine, garantissent que le développement, y compris les services et installations associées au tourisme à l’intérieur du bien ou adjacents  celui‑ci, n’a pas d’impact négatif sur la VUE du bien.

© UNESCO https://whc.unesco.org/fr/list/1545″>Le Centre du Patrimoine mondial. Tous droits réservés.

Ce lieu contient des traces d’occupation humaine depuis l’âge de pierre. Les ǂKhomani San, peuple nomade adaptés aux conditions de vie du désert par ses connaissances ethnobotaniques y sont associés.

Le site est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, pour sa composante sud-africaine, depuis 2017 en tant que site culturel